Logo Stereolux

Scopitone / Les géants d'Amanda Parer sont conviés à la fête ! - interview

Arts numériques Publié le 28/08/2019

Deux géants de 10 mètres d’envergure, Over et Down There, illuminés à la nuit tombée, vont débarquer d'un autre monde. Sereins et majestueux, ils observeront la planète Scopitone. En inversant les rapports d’échelle, Amanda Parer encourage les interactions avec notre environnement. Soumis à l’imposante masse corporelle des géants, les spectateurs, habitués à « régner » sur Terre, ne se sentiront peut-être plus intouchables...


Comment avez-vous imaginé votre Fantastic Planet ?

J’ai toujours été fascinée par le film Planète Sauvage de 1973 (le titre anglais est Fantastic Planet). Ce film se déroule dans le futur sur une planète lointaine peuplée de géants. Les humains existent toujours mais y sont nuisibles. Dans mon projet Fantastic Planet, j’ai travaillé autour de cette idée : les géants sont venus dans notre monde et nous observent avec bienveillance, et nous, eh bien, nous nous comportans toujours comme des parasites. 
 

Quel message voulez-vous transmettre en jouant avec les échelles ?

Nous partageons notre planète, La Terre, avec d’autres espèces et nous devons être les plus évolués car nous sommes les plus aptes à manipuler notre environnement. Mais je pense que nous agissons avec une arrogance qui s’avère être préjudiciable. J’aime jouer avec les échelles dans mes installations car cela nous offre l’opportunité de se sentir petit et donc d’expérimenter un sens d’humilité. Il y a aussi l'effet d’entrer dans un monde fantastique. Quoi qu’il en soit, je souhaite proposer un voyage aux festivaliers.

 


Comment créez-vous ces installations géantes ?

Le temps que je prends à créer mes œuvres dépend de la taille, des détails et de l’étendue des travaux. Par exemple, à l’origine Fantastic Planet a été commandé par quatre festivals différents en Australie, au Canada, aux Pays-Bas et en République-Tchèque. Cela nous a pris, à mon équipe et moi, cinq mois pour fabriquer d'importantes pièces prêtes à être montrées dans le monde entier. Nous sommes très fiers de présenter notre travail à Scopitone.
En général, quand je crée une installation, je finalise le thème et le design, ensuite je réalise des modèles en argile ou en support numérique. Je travaille étroitement avec mon équipe pour transformer mon modèle initial en scuplture géante, dans le matériau final. Tout au long de ce processus, je collabore avec des ingénieurs, des designers d'éclairage et des techniciens.
 

La scénographie est très importante dans vos créations, comment travaillez-vous avec les espaces pour mettre en scène vos personnages ?

Je travaille en étroite collaboration avec mes clients pour savoir où placer mes sculptures dans leurs événements. Parfois, ils viennent avec un endroit en tête. Pour décider de l'endroit où positionner l'installation, je me rends directement sur le site de l’événement ou on m'envoie des photos 3D. Certaines de mes installations sont dessinées pour être installées sur le sol, alors que d’autres sur des toits. La polyvalence est la clé lorsque vous proposez des installations, afin qu’elles puissent être installées partout.

 

Qu’attendez-vous en investissant l’ancien Min de Nantes ?

Installer mon travail dans un endroit historique et important pour les Nantais tel que l’ancien MiN est un honneur. Fantastic Planet correspond tout à fait à une grande structure car les personnages sont très grands. Le plus grand, « Down There » comme nous aimons l’appeler, fait 14 mètres. A Parer Studio, nous sommes très heureux de nous impliquer dans Scopitone car les aspirations de l’événement collent avec les nôtres. Parer Studio comprend aussi l’importance d’étendre la présence de l’art dans l’espace public. Scopitone est un excellent événement pour les artistes et l’industrie créative.

 

Quelles réactions avez-vous observées de la part du public devant Fantastic Planet ?

La plupart du temps de la joie et de l’émerveillement de pouvoir plonger dans un monde fantastique. L’échelle de mes pièces peut aussi provoquer un sentiment de menace qui est délibéré, cela fait partie de l’expérience. J’espère que plus le public passera du temps avec les œuvres, plus ils pourra explorer des questions environnementales et peut-être commencer à trouver quelques pistes de réponses avec ces personnes qui les accompagnent. L'objectif de mon travail est de favoriser les discussions.