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Retour sur le workshop Refunct Media par Benjamin Gaulon

Labo Arts & Techs Publié le 04/11/2020

Benjamin Gaulon était à Stereolux pour deux jours de workshop intensif autour du projet ReFunct Media, entouré de participant·es issu·es du design, des technologies, des arts du spectacle, de la performance et de la musique.

Benjamin Gaulon aka Recyclism, explore les notions de déchet et technologie (e-waste), d'obsolescence programmée, de hacking et de recyclage, et bien plus encore, depuis presque 20 ans, comme artiste, mais aussi comme enseignant et producteur culturel en France et dans le monde.

L’installation Refunct Media qu’il a présentée aux États Unis, en Chine et en Europe, en collaboration avec un collectif d’artistes: Karl Klomp, Gijs Gieskes et Tom Verbruggen, (ré)utilise des appareils audio-visuels obsolètes tels que des télévisions à tube cathodique, consoles de jeux "antiques", caméra, tourne disque, radios, etc… ces appareils sont interconnectés dans un assemblage linéaire évoquant une chaîne de production ou un étalage. L’ensemble produit une boucle sonore, visuelle et kinétique. Principe que Benjamin qualifie de “Hardware Sampling”.
 

 
ReFunct Media 3 & 9 with Karl Klomp, Tom Verbruggen, Gijs Gieskes ©Recyclism 
 

Dans un premier temps, les participants ont exploré les objets technologiques à leur disposition, certains fournis par Benjamin ou Stereolux et d’autres apportés par eux-mêmes. Avant de pouvoir hacker, ou créer des malfonctions (circuit bending), il faut savoir ce qui marche, comment, avec quel écran ou tv. Les appareils étant d’époques parfois très éloignées (des années 70 à la fin des années 90).
 

 


L’installation repose sur des principes simples, aucun élément de l’installation ne doit fonctionner seul, chaque appareil doit être connecté à un ou plusieurs autres, l’objectif est de créer une boucle sonore et visuelle riche. Boucles sonores, visuelles et kinétiques qui doivent donc fonctionner ensemble.

Chaque participant commence individuellement et rapidement collabore afin d’enrichir sa ou ses contributions de manière collective. De sorte qu’à la fin, l’installation soit le fruit d’un vrai travail collectif et non de l’accumulation de constructions individuelles.


 

Ainsi un haut parleur, transformé en micro par un participant, permet à d’autres de produire des sons de basse intensité en sonorisant un moteur de lecteurs cassettes... un peu plus loin dans l’installation, les sons aigus d’un jeu de pong des années 70 sont glitchés par une platine vinyle, même platine qui actionne une radio et un blender, devenant un séquenceur mécanique au cœur de l’installation… encore plus loin une caméra filme le compteur d’un ghetto-blaster à l’infini, sur fond de micro-sculptures kinetiques... un convertisseur vidéo vers signal radio transforme l’espace du workshop en station TV low tech… un tel process pourrait continuer à l’infini, mais les contraintes de temps obligent à une finalité, ou une pause, un arrêt dans ce processus de création, aboutissant à un équilibre fragile et complexe entre ces différents objets et personnes participant à ce processus.
 

  

 

Cette installation, ou plutôt cette expérience, éphémère, on l’espère, aura permis à ce groupe d’explorer le potentiel latent des objets technologiques obsolètes... de co-créer une installation… et de repartir avec un regard nouveau sur les technologies de l’information et de la technologie, leur cycle de vie, leur propre rapport à la consommation.
 

L'album photo complet du workshop 
 

Plus d’informations sur 
www.recyclism.com
www.noschoolnevers.com