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J’AI TESTÉ : LE WORKSHOP "FAITES VOTRE PROPRE « DIRTY VIDEO MIXER »"

Labo Arts & Techs Publié le 26/11/2021

Le collectif marocain 560Zoom proposait aux participant·es de réaliser leur propre mixeur de vidéos à partir de matériel de récupération, puis de l’utiliser pour expérimenter autour du Glitch Art. Organisé dans le cadre du Lab Digital Maroc en lien avec la résidence du projet Material Matters du collectif.

Article écrit par un membre de The Crew


BIENVENUE À BORD 

C’est dans une ambiance collégiale qu’une seule des moitiés de 560Zoom accueille l’équipe bricoleuse de l’atelier allant se dérouler. Snoopy ayant eu un empêchement, c’est Younes qui animera l’exercice avec une bienveillance et bonne humeur bienvenues : si sur les dix personnes présentes on trouve beaucoup de personnalités main-à-la-pâte (artiste plastique, régie son-vidéo, graphiste, réalisation…), la majorité est là par pure curiosité plus que par intention pratique.

Sans enjeu réel de production, l’atelier a donc avant tout pris une forme ludique de découverte.

Après une présentation succincte de chacun·e, Younes choisit de nous montrer un travail de projection illustrant son activité aux sensibilités glitch (erreurs audiovisuelles en vieux français). Il s’agit d’un tableau animé où la manipulation vidéo est le fruit de signaux moléculaires captés auprès d’algues afin d’alerter sur leur disparition du fait, on l’aura deviné, du réchauffement de la planète. Travail en partenariat avec le collectif Amal et le British Council, rien que ça.


DIRTY VIDEO QUOI ?!

Ce qui nous est proposé est un poil moins audacieux mais on ne peut pas refaire le monde en quatre heures. À priori. Tout commence par clarifier ce que l’on va faire. C’est quoi un “video mixer” d’abord ? Simplement, un dispositif permettant de mixer/d’alterner entre deux sources vidéos différentes. En l’occurrence, des sources analogiques – caméscope, magnétoscope, lecteur dvd, console de jeu, etc. – apportant un côté old school dans la manipulation de l’objet final, et l’aspect ‘dirty’ de l’esthétique vidéo visible.

S’en suit la conception dudit mixer. Et là, c’est retour sur les bancs de l’école : il nous faut dessiner un schéma électrique sommaire aux saveurs de cours de techno. Younes insiste que si ça nous semble ésotérique au départ, à la fin du workshop ce sera devenu bête comme le monde. (C’est vrai !)

Dans le fond on ne manipule que deux entrées (pour les sources vidéo), une sortie (le mixe), deux élément pour mixer (un bouton qui est soit appuyé, soit relâché + un potentiomètre pour une variation fine), et deux switches permettant de superposer différemment les sources avant leur sortie.  

Une fois mis sur papier, le circuit doit être assemblé. Heureusement de petites mains nous ont préparé un espace bricole tout beau, tout propre. On branche le fer à souder, on sort la pince à dénuder et c’est parti. On relie les éléments entre eux avant de les fixer par soudure. Et paf ! Ça fait des choca– un video mixer. C’est aussi simple que ça.

CERISE SUR LE GÂTEAU 

L’étape finale ? Habiller ou dissimuler au choix notre gloubiboulga sous une forme transportable et facilement manipulable pour impressionner nos ami·es en soirée (ou en journée d’ailleurs). Le calme de l’assemblage électronique se mue en session perceuse dont émergeront des objets particulièrement léchés allant d’une boîte de confiserie La Vosgienne, en passant par un plus sobre boitier d’encastrement, un coffret sur-mesure en médium, ou un magnifique appareil argentique “box”.

N’ayant pas compris la consigne de ramener un petit objet, dépourvu je fus avec un carton largement disproportionné. L’erreur est humaine, ou quelque chose dans le genre. 

En revanche, le savoir que nous a transmis Younes nous aura permis selon nos souhaits, non-seulement de reproduire l’exercice à la maison mais de l’augmenter et de jouer avec en modifiant certains composants. De quoi se motiver à trouver un usage à nos vieux lecteurs cassettes et VHS pleines de poussières, ou d’aller dévaliser la ressourcerie la plus proche de ses trésors analogiques oubliés.

 

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