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Cinética #2 : la fabrication au Fabmake

Olivier Daïrien, Fabmanager, revient sur l'intervention du FabMake dans le processus de fabrication de Cinética en nous éclairant sur les différentes phases de conception et les choix techniques qui ont permis de concrétiser la proposition artistique. 


En quoi a consisté le partenariat du FabMake sur le projet Cinética ?

Dans le cadre de Cinética, le FabMake est intervenu relativement en amont du projet et plus spécifiquement sur les étapes de conception et de fabrication de l’installation physique. Nous avons travaillé avec l’artiste dès les phases de conception du dispositif, notamment en proposant des solutions techniques pouvant permettre de concrétiser la proposition artistique.

Le travail du FabMake ne s’est pas fait indépendamment du travail de l’artiste, au contraire, les avancés, les propositions, les idées de chacun des membres du projet sont venues nourrir le travail des autres. Aussi j'ai plus vécu ce projet comme une collaboration que comme un simple partenariat.


Quelles ont été les grandes étapes de travail ?

La première étape du projet (en ce qui concerne le FabMake) a été la compréhension de la proposition de l’artiste.
L’étape suivante a consisté à proposer des concepts techniques permettant de répondre aux besoins de l’installation.
Le dispositif global étant constitué d’une répétition de modules, la troisième étape a été la fabrication d’une première maquette fonctionnelle d’un de ces modules. S’en est suivi une phase d’optimisation par itération.
La fabrication des 72 modules, du cadre et des différents dispositifs annexes (bloc alimentation, borne) a été la dernière intervention menée par le FabMake.

 

  

 

Avez-vous été confronté à des surprises (bonnes ou mauvaises) ?

Il y a bien évidemment toujours énormément de surprises dans ce type de projet. Sur le papier tout fonctionne, mais c'est lorsque l’on passe du concept à la réalité concrète que les (généralement mauvaises) surprises arrivent. On a eu pas mal de problèmes techniques sur l’installation (bruit, vibration, casse, frottement, dimension, poids…) mais cela fait partie intégrante de ce mode de travail. On adopte une démarche empirique et itérative : conception-fabrication-expérimentation-amélioration.

En ce qui concerne les étapes de fabrication la difficulté principale a été le nombre de modules : si fabriquer un élément d’un module vous prend 15 minutes, il vous faudra 18 heures pour fabriquer l’ensemble des 72 éléments… Chaque module étant constitué d’un assemblage d’environs 40 éléments cela donne une idée de la complexité de l’étape de fabrication.
La contrainte de temps s’est avérée l’autre difficulté majeure du projet, nous avons été obligé de lancer la fabrication en « série » des modules avant d’avoir pu tester entièrement notre maquette fonctionnelle, par conséquent une modification se transformait en 72 !

Comment avez-vous arbitré les choix techniques ? 

Globalement les procédés utilisés ont été des procédés de prototypage rapide (impression 3D, découpe laser, fraiseuse numérique) qui nécessitent du matériel dont nous disposons au FabMake. Nous étions donc assez autonomes et donc très réactifs sur ces phases de fabrication. De plus, une des volonté d’Orange était de permettre par la suite de pouvoir re-fabriquer ces éléments dans d’autres fablabs, makerspaces ou ateliers de prototypage. On s’est donc orientés vers des technologies relativement répandus.

 

 

Envisagez-vous un prolongement de cette collaboration sur Cinética et au-delà dans la relation avec le Laboratoire arts et technologies ?

Personnellement je trouverais regrettable que le projet Cinética ne fasse pas l’objet d’une suite. Je considère l’installation présentée lors de Scopitone comme une première version du projet. Nous avons pu identifier et solutionner un certains nombres de problèmes techniques mais malheureusement nous n’avons eu ni le temps ni les moyens d’implémenter ces améliorations. Nous sommes donc tout à fait disposer à fournir toutes les informations nécessaires à la continuation du projet à la structure en charge, que ce soit le FabMake ou non.

En ce qui concerne la relation avec le Labo, le FabMake souhaite évidemment faire perdurer ce partenariat aussi bien sur des projets d’envergure comme Cinética que sur des collaborations plus ponctuelles.