Gus Dapperton + Mouths

C'est la génération Tumblr, YouTube et GarageBand qui engendre la bedroom pop, nouvelle matière sonore lo-fi : pour cela, un lit, un Mac et des tonnes de Crousty Crisp au chocolat suffisent. Et, dans ce domaine, le jeune prodige new-yorkais Gus Dapperton, plus encore que les petits copains de Cuco et Yellow Days, fait figure d'ovni – et pas seulement aux niveaux vestimentaire et capillaire : de simples et fragiles textures mélodiques, des teintes mélancoliques qu' égaye un groove irrépressible, une sincérité désarmante et la sensation persistante de faire un rêve éveillé définissent une musique qui enfonce à l'aise les canons de la dream pop « classique » pour dévoiler des mondes ignorés et comme en suspension. Dès lors, la vieille assertion « il faut vivre ses rêves plutôt que rêver sa vie » n'a plus lieu d'être, tout s'engendre et se confond dans un même mouvement créateur. Merci les Crousty Crisp.

Mouths brise la rivalité Nantes-Rennes et oeuvre pour le rapprochement !
Mouths, c’est Jean de Juveniles et Romain de Lenparrot qui font de la musique ensemble. Véritable cour de récréation pour ces deux compères, ils font fi des styles et barrières en convoquant des influences allant de la bossa au funk autotuné, le tout chapeauté par une production pop foutraque et lo-fi. Avec Arthur Russell comme maître absolu, leur petite collection de chansons semblent surgir d'une époque fantasmée où le plaisir faisait encore loi.