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jeu. 15 sept. 2022 14H00

Ambivalences #2 : Les mutations du vivant

Chapitre 3 : Compagnons artificiels

Terminé
Trempo Placement libre
14H00 - 17H00
Organisateur : Stereolux

Dans une société en proie à la résurgence et la constance des crises environnementales, sociales, culturelles, économiques, politiques et sanitaires, la numérisation de nos existences complexifie d’autant la lecture et l’analyse de ces mutations.

Partant du postulat que la technologie n’est pas neutre, que son déploiement exponentiel impacte l’ensemble de notre écosystème, et que la place de l’art et de la culture est essentielle pour explorer ces questionnements et ces enjeux, Stereolux, Oblique/s et Electroni[k] s’associent pour présenter un cycle de rencontres intitulé “Ambivalences”.

    

Plus d’informations sur Ambivalences

Chapitre 3 : Compagnons artificiels

Le développement d’objets technologiques “intelligents”, capables de fonctionner, d’interagir ou de se déplacer de manière autonome, nous amène parfois à les considérer comme des entités vivantes, capables de prendre des décisions, d’influencer nos vies ou de provoquer interactions et émotions. Si ce sujet des relations entre êtres humains et entités artificielles n’est en soi pas nouveau (la science-fiction a abondamment développé ce thème depuis des décennies), l’apparition de ces objets dans nos vies quotidiennes interroge de manière aujourd’hui concrète les rapports que nous entretenons avec eux.

Ces interactions, parfois involontaires et spontanées, parfois voulues et provoquées par leurs concepteur et conceptrices, peuvent donc nous amener à nous demander si ces entités artificielles intelligentes ne transforment pas notre rapport à la notion de vivant, en considérant comme tel des objets qui a priori sont pourtant dépourvus d’émotions, d’intentionnalité ou de réelle autonomie. 

Faut-il y voir une nouvelle forme d’animisme ? Qu’est-ce que cela raconte sur notre rapport au vivant, et aux objets qui nous entourent ? Comment imaginer de nouvelles relations avec ces non-humains pas vraiment vivants - mais un peu quand même ?

À travers différents témoignages et échanges d’artistes et de chercheur·es, cette nouvelle session du cycle Ambivalences cherchera donc à interroger les mutations du vivant à l’heure du développement des intelligences artificielles.

 

Ambivalences émane d’une dynamique inter-régionale portée par Oblique/s (Normandie), Stereolux (Pays-de-La Loire) et Electroni[k] (Bretagne). Elle s’inscrit dans la lignée des réflexions portées par le réseau national HACNUM, autour des enjeux propres aux acteurs et au secteur des arts hybrides et cultures numériques.

Programme

14:00-14:15 : Introduction 

Pauline Briand, journaliste, rédactrice et consultante

14:15-15:00 : Conférence : Coexister avec les vivants, vivre avec les objets

Les différences entre les organismes et les artefacts ne sont pas toujours aussi simples à établir qu’on le croit. À partir d’exemples empruntés à l’ethnologie et à l’anthropologie de l’art et des technologies, cette présentation montrera comment l’utilisation d’objets techniques brouille les catégories entre vivant et non-vivant. Tout en apprenant à faire société avec les vivants (animaux, végétaux, micro-organismes, etc.), les humains doivent inventer des relations sociales avec les objets qu’ils construisent.

Perig Pitrou, anthropologue
 

15:00-15:15 : Pause

15:15-16:30 : Table ronde

Avec :
Perig Pitrou, anthropologue
Rocio Berenguer, artiste
Mathieu Perreira Da Silva, enseignant chercheur en informatique
Carlotta Aoun, artiste
Modération : Pauline Briand, journaliste

16:30-17:00 : Questions et échanges avec le public

Intervenants

Pauline Briand
Pauline Briand est journaliste et autrice spécialiste des enjeux environnementaux. Pour Billebaude, Usbek & Rica ou le Musée national d'Histoire Naturelle, elle a écrit sur la myxomatose, les forêts et le changement climatique, la disparition des insectes, l'évolution de la vie, et l'anthropologie au-delà de l'humain. Auprès d’Astrid de la Chapelle, de Disnovation, de the Internet of Dead Things Institute et de Nicolas Nova, elle participe à des projets entre art et recherche qui travaillent le récit de l’Île de Pâques aux hybridations de l’Anthropocène. Pauline Briand contribue au Centre des Politiques de la Terre. 

https://paulinebriand.cargo.site

 

Perig Pitrou
Perig Pitrou est anthropologue, directeur de recherche au CNRS au sein du Laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France/Université PSL où il dirige l’équipe « Anthropologie de la vie ». Membre-fondateur du collectif « La vie à l’œuvre », il s’intéresse aux relations entre art, science, architecture et société. Il est l’auteur de Les anthropologues et la vie (Mimésis, 2021) et a publié plusieurs ouvrages collectifs sur les relations entre vie et technique : Des êtres vivants et des artefacts (Musée du quai Branly, 2016), Puissance du végétal et cinéma animiste. La vitalité révélée par la technique (Presses du réel, 2020) et un volume des Cahiers d’anthropologie sociale intitulé « Reconfigurer le vivant » (L’Herne, 2021).

https://perigpitrou.com/

 

Rocio Berenguer
Née en 1987 en Espagne, installée en France depuis 2012, Rocio Berenguer s'intéresse aux grands enjeux et mutations de notre monde contemporain - parmi lesquels l'évolution des espaces de liberté individuelle au sein de notre société, la place des technologies dans notre quotidien, les questions d'écologie... Que ce soit dans Homeostasis#V2, autour du dialogue entre l'humain et l'intelligence artificielle, dans Ergonomics, inspiré par l'univers des start-up, G5, autour des menaces qui pèsent sur l'avenir de l'humanité et de la diversité des espèces, ses créations sont des fictions prospectives qui explorent la possibilité d'un «autre demain». S'y lisent aussi, en creux, nos névroses contemporaines.    

www.rocioberenguer.com

 

Mathieu Perreira Da Silva
Mathieu Perreira Da Silva est enseignant chercheur à Nantes Université. Il effectue ses recherches dans l'équipe Image Perception Interaction (IPI) du Laboratoire des Sciences du Numérique de Nantes (LS2N). En complément de ses activités de recherche il enseigne au département informatique de Polytech Nantes. Ses travaux interdisciplinaires sont à l'intersection entre étude de l'humain et des technologies : qualité d'expérience, perception visuelle humaine, traitement et analyse d'images ou intelligence artificielle. Depuis 2020 il co-dirige le XP-LAB, un userlab interdisciplinaire situé à la Halle 6 Ouest, bâtiment totem de Nantes Université au coeur de l'ile de Nantes. Il est également responsable du programme interdisciplinaire d’innovation (PII) IA et acceptabilité qui traite la problématique de l’acceptabilité des technologies d’IA d’un point de vue pluridisciplinaire et centré sur les utilisateurs.

 

Carlotta Aoun
Carlotta Aoun est une artiste née au Vénézuéla, aujourd’hui physicienne et observatrice attentive des mutations numériques. Issue d’une fusion ethnique et culturelle ressemblant à celle de beaucoup de latino-américain·es, sa vision a également été influencée par le contexte très particulier de l’effondrement d’une société issue d’une économie pétrolière autrefois dynamique, aujourd’hui incertaine. Son regard se place à l’intersection de ces phénomènes et de leur existence au sein d’un monde régi par le progrès technologique. De là naît une exploration artistique donnant forme à l'(im)matérialité d’une technologie qui se fond progressivement dans les structures organiques. Elle imagine alors les mutations et transformations futures des corps, des psychés et des machines.

https://carlottaaoun.com/