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J’AI TESTÉ : LE WEEK END « EFFRONTÉ.E.S »

Musique Publié le 25/11/2019

Effronté.e.s : Une écriture inclusive et un visuel signé « LadyBoy ». Intriguée, je lis le descriptif de l’événement. Cette programmation d’artistes est décrite comme « décomplexée » et « insolente ». Elle est aussi bien féminine que masculine et regroupe plusieurs pépites. Il n’en faut pas plus pour me convaincre de passer les soirées de ce week-end à Stereolux.

Texte : Ludivine Lefeuvre
Photos : Louison Bodineau et Stereolux

Alice, Michel, Muddy et Hubert

Lorsqu’Alice et moi interprète son titre J’en ai rien à faire, il me semble évident qu’elle est l’artiste idéale pour ouvrir le bal des Effronté.e.s. Ses mélodies éléctro-pop plongent le public de la salle Micro dans une ambiance festive et décontractée. « Sortez vos téléphones. Filmez moi » exige ensuite Alice avant de commencer sans surprise son titre Filme-moi. Des airs entêtants qui parlent de toute une génération.

Un karaoké, animé par Michel de Trentemoult et Mathilde de Nantes, a été installé dans le hall pour l’occasion. Les performances vocales sont discutables, mais les rires et l’ambiance sont au rendez-vous. Deux jeunes filles interprètent Vidéoclub, comme un clin d’œil à la programmation du lendemain.

Muddy Monk prend ensuite place pour nous plonger dans un tout autre univers. Il nous emmène dans son voyage, pour une Longue Ride avec lui. L’artiste est seul sur scène et pourtant très présent. L’instrumentation prédomine, le chant fragile et captivant s’y ajoute doucement. « C’est si simple et compliqué à la fois » me dit mon ami Simon, une phrase qui résume bien la beauté de ce concert.

Le dernier artiste à entrer en scène lors de cette soirée est Hubert Lenoir. Le Québéquois ne trahit pas sa réputation en embrassant langoureusement son guitariste avant même d’avoir commencé son premier titre. Hubert danse, tourne sur lui-même, provoque et nous dévoile peu à peu son personnage androgyne. Il est impossible de passer à côté d’André, saxophoniste quinquagénaire du groupe, de sa performance et de son look mariant jogging kappa et collier « $$$ ». Ils interprètent des titres de Darlène ainsi que des nouvelles chansons. Hubert Lenoir a réussi à conquérir ce public nantais. Le public, moi inclus, danse et s’enflamme sur ses musiques aux influences glam rock, jazz ou r&b. Hubert finira même sur la reprise inattendue de Poker Face lors du rappel.


Yseult, Chaton, Vidéoclub

Cette deuxième soirée commence fort avec Yseult. Sa voix est envoutante et puissante. Yseult passe du rire aux larmes, aussi bien dans ses chansons que dans son approche au public. Elle nous explique, émue, son parcours et sa détermination : elle vient de dépasser aujourd’hui le million de vues pour son nouvel EP. Sa prestance scénique et ses confessions créent une atmosphère intimiste et énergique. Nous sommes conquis.

Chaton arrive sur scène, je me demande si la coiffure est le thème de la soirée. C’est l’artiste que je connais le moins, et c’est une bonne surprise. Ses musiques sont basées sur une même rythmique qui mélange reggae et sons synthétiques, auxquels il ajoute des textes autotunés. Il nous parle d’amour, de vie parisienne et du temps qui passe sur un ton ironique dans lequel nombre d’entre nous se reconnaissent, à en juger les rires dans le public lors de certaines paroles.

Vidéoclub est un concert très attendu, c’est la deuxième date de leur première tournée. Je m’aperçois assez vite du jeune âge de nombreuses personnes dans le public – et de leurs parents qui les accompagnent. De nombreuses personnes connaissent d’ailleurs leurs titres par cœur. Ce jeune couple est attachant et le concert est un mélange entre leurs compositions et des reprises pop et rock.

Pleine d’énergie, je n’ai pas envie de m’arrêter là. Je décide donc de continuer ma soirée au Lieu Unique. J’y croise Chaton qui a lui aussi décidé de continuer sa soirée avec les Nantais. Au cours de ces deux soirées, les artistes Effronté.e.s ont réussi à capter le public et à créer cette atmosphère à la fois intime et survoltée propre à la salle Micro de Stereolux.