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J’ai testé : la Nuit blanche des chercheurs

Quand je serai grande, je veux être … chercheuse à Stereolux.
Un beau programme s’annonçait avec la Nuit blanche des chercheurs le 9 février 2017 à Stereolux : tables rondes, projections, expositions et performances tout à la fois. Dès 18h, on est dans le bain : ça bouillonne du hall au 4ème étage. Avec mon protocole de recherche en tête, je me lance ! 

Phase 1 : j’explore.

Je commence par les hauteurs : dans les petites salles du 4ème, parents et étudiants attentifs se pressent autour des imprimantes 3D qui construisent des objets en fibres biologiques. Un chercheur m’explique sa démarche pour modéliser un crâne creux qui sera utilisé pour comprendre et simuler, par exemple, le développement de tumeurs.  Pour la Saint-Valentin, un joli moule de votre cœur ravirait-il la flamme de votre élu(e) ? 4 000€ d’investissement quand même l’imprimante 3D…

Juste à côté, ce sont des nez et oreilles en gel dans lequel incubent des cellules. Alors là, je ne peux m’empêcher de revoir un épisode de Black Mirror : demain, je reconstitue un squelette en 3D que je remplis de cellules vivantes, possible ?

Je continue avec des projections animées : Atolyne et ses allergies ou une leçon sur les nanomédicaments, j’en deviendrais presque savante. Pour reposer mon esprit, je ferais bien un petit jeu mais tous les ordis sont pris, tant pis je ne sauverai pas ce soir le monde de toutes ses maladies.

Phase 2 : j’observe et j’écoute.

Et l’homme augmenté dans tout ça, c’est pour quand ? A la table ronde sur le transhumanisme, j’opine à la réponse qui propose de progresser vers le bien vieillir plutôt que de créer un homme qui, grâce à la science, dépasserait ses caractéristiques physiques et mentales. “Peut-on remplacer le bonheur ?” se demande t-on. Le cœur imprimé aidera t-il le cœur déprimé rencontré au bar par notre animateur de la soirée ?

Et puisqu’on parle de bar... humm mon petit verre de vin et mes bonnes frites du food-truck établi en terrasse, voilà qui me revigore illico !

Phase 3 : je fais l’expérience.

Stimulée par mon tube digestif rempli, direction la salle Micro : il paraît qu’un spectacle y bat comme un muscle. Lucia Mendoza & Julien Bézy, les pantins humains de PU_P3TS, la performance conçue par Frédéric Deslias de la Cie Clair Obscur, installent leurs capteurs sur leurs bras, jambes, ventres...

Allongés sur le dos, ils attendent. Une petite impulsion électrique, hop le bras gigote, ça semble chatouiller et nos deux pantins en sourient de plaisir. La musique monte, les décharges s’intensifient, les muscles se contractent et les gigotements me font penser à des spasmes épileptiques. La chair vibre de soubresauts et les visages se crispent, cette fois j’y vois des rictus tendus.

Jusqu’où la chair se laissera t-elle emmener par le numérique ?  Quand le corps se replie en position fœtale, est-ce pour renaître ou pour demander de l’aide ? L’appel à l’aide que, bras et jambes tendus vers le haut, nos pantins semblent lancer.

Epuisés, ils se sont affranchis et se remettent debout : faut-il souhaiter longue vie à la nouvelle chair ?

C’est une autre esthétique visuelle que propose “Projet curieux” de Laurent La Torpille, artiste digital qui compose en live musique et images, entouré de doctorants.
Sur l’écran, textes et images fragmentés s’organisent, manipulés aux manettes par les doctorants. Un univers sonore et visuel est joué sous nos yeux : on explore des terres inconnues qui m’évoquent un monde vu à travers le microscope. On y approche des cellules, des roches et tout type de couches éparpillées qui se transforment. « La reconnaissance de la forme » : de cette matière froide, semble émaner une histoire de la création.

  


Si l'enjeu de la soirée était de présenter la recherche nantaise sous un angle original, pari réussi. Cette soirée singulière a su aborder la recherche en conjuguant sérieux et pédagogie mais aussi musique, arts et humour.

A quand la prochaine soirée scientifique maths et musique ? Ca me dirait bien !

Par Valérie, membre de The Crew
Photos : Emmanuel Gabily