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J’AI TESTÉ : IMMERSION EN BACKSTAGE

Publié le 23/02/2022

Stereolux propose à ses adhérent·es plusieurs activités afin de découvrir l’envers du décor : communication, accueil artistes, vestiaire… mais aussi découverte technique. Membre de The Crew, Ségolène Sautereau nous livre son ressenti sur cette activité, à travers le prisme égalité femmes - hommes.


« Pour rouler au hasard, il faut être seul. Dès qu’on est deux, on va toujours quelque part. » Alfred Hitchcock

Si j’ai choisi cette citation d’Alfred Hitchcock c’est parce que, à mon sens, elle illustre bien la représentation que je me fais de l’organisation technique d’un concert. Idée largement confirmée par la demi-journée passée en immersion au côté de l’équipe technique de Stereolux, chargée de la préparation logistique dans le respect des dispositions techniques et scéniques du lieu.  

Je tiens à remercier l’ensemble de l’équipe du Stereolux pour cette expérience ainsi que l’accueil réservé. J’ai sincèrement beaucoup apprécié cette expérience et je suis reconnaissante d’avoir pu vivre ces coulisses que l’on connaît trop peu !

FASCINATION POUR CE QUI SE PASSE SUR SCÈNE… À L'ENTRACTE 

En ce qui me concerne, j’ai toujours été fascinée par le montage et le démontage d’un spectacle. Oui, fascinée. 

En effet, habituellement durant l’entracte, ce moment où le public se détourne de la scène pour aller se rafraîchir ou débriefer sur la première partie et bien, moi, je profite de ce moment pour me rapprocher de la scène et prendre le temps d’observer ce qu’il s’y passe. Vous ne les voyez pas, puisqu’elles et ils travaillent plutôt dans l’ombre, à l’abri des regards : ce sont les régisseur·ses. J’ai bien envie de vous partager une scène qui me traverse l’esprit (peut-être que cela va vous faire sourire, mais croyez-moi cette représentation est une preuve d’estime), il s’agit de l’image des petites souris dans Cendrillon (celui de notre enfance, l’original). Souvenez-vous la manière dont ces personnages (Jac, GusGus…) s’affairent pour faire en sorte que Cendrillon soit la plus belle, le tout dans une ambiance aussi joyeuse que rigoureuse. Et bien, j’admire la rapidité et la rigueur dont fait preuve l’équipe technique : rien ne doit être laissé au hasard – rien. Et surtout pas un obstacle au sol qui pourrait faire trébucher quelqu’un, car il fait nuit je vous le rappelle. 

TIMING  & COORDINATION 

Aussi, il y a un timing à tenir, pour cela tout est prévu : une fiche technique récapitule sous la forme d’un planning le déroulement de la journée et le temps dont disposent les technicien·nes pour l’installation et le démontage d’une scène. D’où la nécessité de sang-froid et de rigueur pour être en mesure de respecter les dispositions techniques. 

Ce qui m’amène, à présent, à vous présenter l’équipe technique que j’ai pu découvrir à cette occasion, tout du moins les métiers qui la composent, à savoir : la direction technique, la sonorisation, la régie lumière, la régie son, sans oublier les roadies. Il faut savoir que le personnel technique varie en fonction des nécessités imposées par le spectacle et de son importance (en termes de jauge etc). J’ai pu observer lors de cette demi-journée que le directeur technique avait un poste clé, il connaît le lieu, ses contraintes et le matériel disponible sur place, il est présent en permanence sur le site de l’installation au démontage de la scène. Il échange avec le concepteur du spectacle en amont et est également en charge de coordonner l’équipe de technicien·nes sur place, avec qui il communique durant le concert grâce à des talkies-walkies. 
 
© Julien Grosvalet - Photo backstage de résidence

OÙ SONT LES FEMMES ? 

Enfin, mettons la lumière sur un constat : les équipes techniques sont essentiellement composées d’hommes, ce n’est peut-être pas quelque chose qui saute aux yeux dans la mesure où comme je vous le disais, l’équipe technique travaille un peu dans l’ombre. Alors, coup de projecteur sur mes ressentis : en tant que femme, en toute honnêteté, sur place je ne me suis pas posée cette question. Sur le moment, j’en avais fait abstraction, la curiosité et la joie de partager ce moment ayant pris le dessus.

 « Mettons la lumière sur un constat : les équipes techniques sont essentiellement composées d’hommes, ce n’est peut-être pas quelque chose qui saute aux yeux dans la mesure où comme je vous le disais, l’équipe technique travaille un peu dans l’ombre. »

Mais avec du recul, j’ai cherché à en savoir davantage. Parmi les personnels techniques intermittents, la part des hommes est beaucoup plus importante (89% selon cette enquête). Il semblerait que cet écart tend à diminuer et cela mérite d’être soutenu, je crois, en direction des femmes qui hésitent à se lancer ! Le besoin de mixité, dans tous les milieux professionnels, peu importe l’idée que l’on peut s’en faire, est important. Mettre en avant sa volonté, sa motivation, sa curiosité, si possible sa passion permet de rendre accessible des milieux qui nous semblent éloignés, et c’est ainsi que les lignes bougeront. Il faut avoir à l’esprit que dans ces métiers nous n’agissons pas seul·e, et que la force d’une équipe réside bien dans cet équilibre entre ce que chacun et chacune peut apporter et cela, sans avoir à batailler pour s’imposer. Je crois qu’il faut outrepasser certaines idées reçues et continuer à soutenir les actions qui font avancer l’égalité : ouvrir les portes aux femmes et aux hommes d’un secteur méconnu en est une. 
 
J’ai apprécié cette demi-journée dans un cadre bienveillant, où la bonne humeur et l’esprit de cohésion régnaient. Merci encore pour cet accueil.