Logo Stereolux

Interfaces gestuelles : le futur à portée de main

Contrôler un ordinateur ou un objet connecté uniquement par le geste, voilà ce que proposent les interfaces gestuelles. Ces technologies sont en plein boom et se posent comme l’un des enjeux majeurs des industries numériques pour les prochaines années.

Alors dans quels domaines ces interfaces gestuelles se développent-elles ?  A quoi ressemblent-elles ? Le Labo Arts et Techs fait le point. / Jeanne Pinard

L’interface gestuelle au service du divertissement et des pratiques artistiques

S’il est un secteur porteur pour les interfaces gestuelles, c’est bien celui du divertissement. Les grands groupes du monde vidéoludique comme Nintendo, Sony et Microsoft l’ont compris depuis quelques années déjà. Le lancement des consoles « nouvelle génération » (Ps4 et Xbox One) en novembre 2013 a élargi l’utilisation de ces interfaces. Avec la 2ème version de la Kinect, Microsoft a misé sur des menus intégralement contrôlés avec les mains et la voix. Des phrases et des mouvements clés permettent de gérer les contenus et d’accéder aux différentes fonctionnalités de la console.

Les possibilités offertes par les interfaces gestuelles ne séduisent pas seulement les grands groupes. L’entreprise nantaise Naonext a lancé en 2013 un nouvel objet multimédia nommé Crystal Ball. L’interface combine deux outils : un pad et cinq capteurs optiques. Le pad permet d’associer une série de sons, d’effets ou de samples à chacun des capteurs optiques. Ces derniers sont ensuite contrôlables grâce à une série de mouvements.

Loin d’être réservée aux spécialistes, la Crystal Ball se veut intuitive et pratique. De la vidéo à la création sonore, elle dispose d’un énorme potentiel créatif. Sa taille réduite permettra aux artistes une proximité et un échange maximal avec le public.

Accueilli en résidence à Stereolux en 2012, l’artiste Laurent La Torpille avait déjà fait de la Kinect un vrai moyen de navigation. Le point de vue de l’utilisateur était contrôlé par les mains et Kinect permettait de voyager à travers l’univers 3D de l’artiste.

 

 

La souris et le tactile obsolètes ?

Arrivé sur le marché en 2012, la technologie Leap Motion pourrait bien marquer la mort de la souris. Ce petit boîtier, connecté à l’ordinateur par un simple port USB, fait fonction d’outil de navigation et de clavier. Le pilotage de la machine se fait intégralement par des gestes que les créateurs ont voulu les plus naturels possible afin de rendre l’outil intuitif. Pour ne rien gâcher, Leap Motion est disponible pour moins de 100 euros.

En 2013, l’artiste Aurélien Lafargue a présenté ses créations graphiques à Stereolux. Une installation interactive pilotée par la Leap Motion, que les visiteurs ont pu découvrir avec étonnement.

 

 

Le tactile a beau être récent, il n’en est pas moins dépassé par les avancées en matière d’interfaces gestuelles. La dernière innovation en date développe le concept du multi-hovering, ou multipoints, qui permet le contrôle de l’écran par un survol des doigts jusqu’à une hauteur de 5 centimètres. Développé par la société française Fogale nanotech, ce nouvel écran adaptable sur Smartphone répond au doux nom de Fogale sensation et a suscité beaucoup d’enthousiasme au Mobile World Congress qui s’est tenu à Barcelone du 24 au 27 février 2014.

  Le corps support de l’interface

En 2010 déjà, Microsoft avait lancé son projet Skinput. Ce brassard placé au-dessus du coude permet de détecter le son produit par les différents mouvements du corps. En associant un contrôle à un impact sur la peau, le corps lui-même devient une télécommande. Le dispositif offre également la possibilité d’intégrer un petit projecteur dans le brassard. En affichant les menus sur le bras, il transforme la peau en outil de navigation. Skinput n’est toujours pas commercialisé mais le concept du brassard a inspiré d’autres entreprises.

Que ce soit pour le divertissement ou les objets du quotidien, les interfaces gestuelles sont déjà parmi nous et devraient rapidement transformer nos rapports aux objets connectés. Ce qu’on retient surtout, c’est cette volonté de démocratiser ces dispositifs en jouant sur deux tableaux : la simplicité d’utilisation et des prix particulièrement abordables.

C’est le cas de la start-up canadienne Thalmic Lab qui a développé l’interface Myo. Grâce à des capteurs EMG (électromyographiques), le brassard détecte l’activité musculaire de l’avant-bras et permet de contrôler tous les objets connectés. Compatible avec Windows, Mac, Android et iOS, Myo fonctionne grâce à une simple connexion Bluetooth (4.0 tout de même). L’interface sera disponible dans quelques mois pour une centaine d’euros.