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Conférence Renversante "On se regarde, on se connecte..." : 3 œuvres / 3 anecdotes

Action culturelle Publié le 02/03/2022

Partez à la découverte de Stereolux d’une manière inédite. À travers plusieurs œuvres d’art détournées, suivez les conférencières des Têtes Renversantes pour (re)penser le lieu et (re)découvrir ses coulisses. Les œuvres sont le point de départ d’une visite imaginaire et ludique à travers les espaces méconnus de Stereolux mais aussi l’occasion d’aborder des anecdotes liées à l’histoire de l’art. Que se passe-t-il dans les loges ? Que voyons-nous sur scène ? Qui sont les usager·es du lieu ? Autant de sujets à découvrir à travers notre cycle de conférences renversantes de novembre 2021 à avril 2022.

« On se regarde, on se connecte … » est la thématique de la cinquième conférence du cycle.  Sur scène le temps se suspend quelques secondes avant que le spectacle ne commence. La salle est plongée dans l’obscurité, seul le bruit du public parvient à l’artiste. Devant, l'effervescence est à son comble. On cherche le meilleur point de vue, le contact avec l’artiste ou tout simplement à éviter le groupe qui chante faux à côté... Décortiquons avec une petite dose d'humour les relations entre les artistes sur scène et le public dans la salle.

En attendant mardi 15 mars pour la conférence, découvrez en avant-première 3 anecdotes sur 3 des oeuvres que la médiatrice Elodie Evezard vous présentera !

Les conférences renversantes


étude d'un corps

Francis Bacon, 1949
Huile sur toile, 147,2 × 130,6 cm
National Gallery of Victoria, Melbourne
 
Mais qui est-donc cet homme mystérieux à l'allure fantômatique ? Que se cache-t-il derrière ce rideau, par lequel il semble épier ? Dans sa pratique artistique, le peintre anglais Francis Bacon cherchait à donner une nouvelle fonction à l’art qui serait de créer un second monde, parallèle à celui existant.
Devant ce tableau, libre au contemplateur d'imaginer la réponse à ces questions-là - nous aimons y voir un artiste scrutant le public avant un concert, essayant de sonder l'ambiance. Le personnage, nu et vulnérable, se fond dans le décor et semble ne faire plus qu'un avec l'espace scénique.

Paris. Le Louvre.

Martin Parr, 2012
Photographie
Galerie Mennour à Paris
 
Dans cette photographie, Martin Parr nous propose une mise en abîme cocasse. Au premier plan, les smartphones sont brandis en l'air, au dessus des têtes qui se bousculent devant la Joconde de Leonard de Vinci, floutée en arrière-plan. L'intention du photographe britannique était de capturer des scènes absurdes comme celles-ci, afin de présenter en 2014 sa vision des lieux touristiques de la capitale à la Maison Européenne de la Photographie. 
Les écrans font filtre entre les individus et la beauté du spectacle sous leurs yeux. L'attitude face à l'art et à la culture illlustrée ici perd ainsi de son authenticité primaire, loin d'une approche naturelle... dans le simple objectif superficiel de montrer - souvent sur les réseaux sociaux - que l'on était présent, que l'on a vu quelque chose d'incontournable. En concert, les flashs des portables ont remplacé les flammes des briquets. Peut-on dire que parfois ils se filment plus qu'ils ne se vivent ? A méditer avant votre prochaine visite à Stereolux !

Le Cri

Edvard Munch, 1893
Tempera sur carton 
Musée d'Oslo
 
Cette œuvre expressionniste est probablement la plus célèbre d'Edvard Munch. Saviez-vous cependant qu'elle fait partie d'une série de cinq ? L'artiste a fait plusieurs autres essais au fil des années, notamment deux avec des pastels et une lithographie. Néanmoins, cette version reste la plus aboutie : il s'en dégage une essence très particulière, une émotion capturée avec justesse. Car si l'on peut très bien s'identifier à l'expression du personnage, se retrouvant en concert à côté d'un groupe de fans hurlant en choeur comme des casseroles, ce n'est pas ce qui a inspiré cette œuvre. 
 
Dans son journal du 22 janvier 1892, Edvard Munch nous révèle qu'il s'agit de l'illustration d'un sentiment d'angoisse soudaine et profonde, ressentie lors d'une ballade en soirée : « Je me promenais sur un sentier avec deux amis — le soleil se couchait — tout d’un coup le ciel devint rouge sang. Je m’arrêtai, fatigué, et m’appuyai sur une clôture — il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir de la ville — mes amis continuèrent, et j’y restai, tremblant d’anxiété — je sentais un cri infini qui passait à travers l’univers et qui déchirait la nature. »