Ty Segall & The Muggers + Marietta

Infatigable comme le messager de Marathon, inexorable comme la dinde de Noël, inoxydable comme l'homme qui valait trois milliards : le musicien originaire de Laguna Beach fait montre d'une productivité proprement stakhanoviste. Quelques mois seulement après le proto-néo-métal énervé de Fuzz II, balancé l'air de rien avec les potes d'un de ses nombreux side projects, le boulimique blondinet récidive avec Emotional Mugger, dixième album solo et nouvelle expérience sonore.

Le Californien illustre une nouvelle fois, en véritable mutant musical qu'il est, son extraordinaire appétence et sa féconde faconde guitaristique ; mêlant, dans un joyeux et néanmoins cohérent bordel, une veine glam/heavy aux réminiscences bolanesques (son récent Ty Rex n'y est pas pour rien) et un psyché/garage jouant à fond des réverbs et de la saturation, dans un déluge orgiaque dont la spontanéité et les débordements n'excluent pas la rigueur de composition, ni oblitèrent un cheminement artistique qui se précise et s'affine à mesure de ses pléthoriques collaborations et de ses prolifiques productions.

Nouveau projet solo de Guillaume Marietta après The Feeling of Love, A.H. Kraken et Plastobeton. Le jeune Français revient nous enchanter de sa voix éraillée et étonnante. Il s’attaque au garage psychédélique et en ressort gagnant : les mélodies sont accrocheuses, les choeurs justement parsemés et le tambourin devient l’un des piliers du morceau.  Les nappes de violons, de synthétiseurs se superposent et brodent un paysage lunaire et contemplatif.
es sons, psychédéliques et déformés, mettent en valeur la rugosité de la guitare acoustique, tout comme la voix habitée et indolente de Marietta, qui balade un spleen étincelant.

Des chansons brutes, lysergiques et mélancoliques, aux tonalités folk, pop et psychédéliques.