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ven. 01 déc. 2023 20H30

Les Femmes s’en Mêlent : En Attendant Ana · Ada Oda · Baby Volcano

Terminé
STEREOLUX Salle Micro Placement libre Debout
Organisateur : Stereolux

Depuis 1997 le festival est pionnier dans son travail de visibilité des femmes musiciennes. Il offre un plateau large et diversifié, tant musical que géographique. Avec les parisien·nes de En attendant Ana et leur pop empreinte de sons indie 90’s, les Belges et leur chanteuse italienne d’Ada Oda et leur mélange de post-punk et d’Italo-disco, et les suisses de Baby Volcano et leur trap-hyperpop tribale.

Les Femmes S’en Mêlent

Les musiques ont beau être “actuelles”, elles souffrent encore en 2023 d’une sous-représentation des femmes, aussi bien dans les métiers du son que de la scène. Dès 1997, le festival Les Femmes S’en Mêlent a chipé les commandes du pupitre et braqué les projecteurs sur une ample scène féminine qui déjà s’étirait largement à toutes les esthétiques. Depuis, ses spectateur·rices ont pu assister, à Paris comme dans toute la France et même au-delà, aux concerts de Jeanne Added, Emilie Simon, Feist, Courtney Barnett, M.I.A., Kim Gordon ou encore Cat Power. Les Femmes S’en Mêlent évidemment toujours en 2023, et le festival s’est enrichi du dispositif Les Femmes S’engagent, qui complète la proposition artistique d’un contenu pédagogique (ateliers, conférences, débats…) pour appuyer l’objectif d’égalité femmes-hommes dans les musiques actuelles.

En Attendant Ana (FR)

Dans la future mise à jour de son encyclopédie du rock, Michka Assayas pourra aisément insérer En Attendant Ana juste après Electrelane, et se ravira de constater l’heureuse harmonie de cette actualisation. Les Parisien·nes partagent en effet avec leurs cousines de Brighton la bénédiction du dieu des mélodies vocales portées par des femmes. Ici, c’est Margaux Bouchandon qui a été touchée par la grâce, et ses quatre acolytes qui en sont chaque jour les témoins et complices : cinq ans d’existence et déjà trois albums pour ce quintet pas aussi patient que ce qu’il prétend, et une quintessence stylistique atteinte cette année avec Principia, formidable précipité de garage pop aux étincelles cuivrées et aux mélodies fiévreuses.

Ada Oda (BE/IT)

Victoria Barracato pourrait très bien chanter la carte de Pizza Pino, épaulée par les rythmiques sèches et les guitares malignes de son groupe Ada Oda, ça ferait un tube. Formé à Bruxelles par un aréopage de musicien·nes d’horizons divers (la capitale européenne, sa centaines de langues, symbole de l’union des peuples !) Ada Oda semble s’être débarrassé de toutes les directives stylistiques pour concevoir son menu dans un carrosse disco pop délicieusement brinquebalant. Où l’on découvre que l’italien sert aussi bien à engueuler qu’à séduire : agile autant dans le post-rock que la sérénade, Ada Oda est le glaçon à l’eau de Sicile qui rafraîchit n’importe quel cocktail. Un Amore Debole, le premier album du groupe, est sorti en 2022. Ceux qui ont fait italien LV2 comprendront pourquoi ce titre est si trompeur.

Baby Volcano (CH)

Baby Volcano n’aime rien tant qu’entrechoquer les opposés : sa double origine suisse et guatémaltèque suffit à suggérer les courants contraires qui forment l’ADN de Baby Volcano, son trépidant avatar hyperpop. Rompue à la danse et à l’art du costume avec l’espagnol comme langue principale - le français étant son second couteau - son cousinage avec la Rosalía jaillit instantanément… Ce serait toutefois omettre certaines dimensions bien particulières à son propre exercice de rupture des canons de la pop. Baby Volcano pétrit les ambiances poisseuses de la trap avec maestria tout en en maîtrisant le tempo pour y déposer une étonnante voix à la candeur voluptueuse. En 2021, elle explorait le syndrôme pré-menstruel le long d’un fascinant EP qui examinait ses différentes manifestations, de l’utérus au plexus solaire : avec Baby Volcano, le trivial côtoie le sublime.