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ven. 07 déc. 2018 20H00

Kery James + Rémy

Terminé
Tarif sur place : Exonéré 0€ | Structure relais 4€ | Guichet 26€
STEREOLUX Salle Maxi Debout - assis non garanti
Organisateur : Stereolux

Conscient, c’est le mot qui caractérise le mieux le rappeur parisien. Humaniste et activiste ne sont pas loin derrière. Figure tutélaire et respectée du rap français, le roi Kery partagera l’affiche avec le nouvel espoir du rap de rue, estampillé 9-3, Rémy.

 

 

Kery James (Fr)

Le roi est de retour. L'ancien rappeur de la Mafia K'1 Fry signait, en 2016, un album sombre et dense, Mouhammad Alix, nouvel appel au combat, nouvel appel au refus (des putasseries démagogiques et électoralistes, du repli identitaire, des discours hypocrites – la liste, malheureusement, est longue) ; avec cet opus, le rappeur réaffirmait, plus que jamais, le paradoxe fécond de sa démarche – la paix et la sérénité ne s'acquièrent qu'au prix d'une lutte acharnée. Il s'est, depuis, essayé au théâtre, auteur d'une pièce, À vif, qu'il interprète également : une joute oratoire, un plaidoyer contre l'arbitraire. Toujours sur la brèche donc, à dire « tout haut ce que les gens pensent tout bas », Kery James rappelle, par la seule force de ses textes, qu'il s'agit, au bout du compte, de trouver, toujours, des raisons de croire et d'espérer.

 

  

Rémy (Fr)

Aubervilliers, le 9-3, la rue, les baqueux... C'est toute la saga urbaine du rap qui déferle dans les rimes de Rémy, étoile montante de la scène rap française ; saga qui, dans le cas présent, tient davantage du vécu que de la reconstruction nostalgique, davantage du témoignage in vivo que de la posture éculée et artificielle du rappeur-voyou. Rémy donc, précocement repéré par le Général, aka Mac Tyer, avant d'être signé chez Def Jam, remet la rue au cœur des préoccupations d'un rap hexagonal depuis longtemps obsédé par son nombril, le fric facile et diverses considérations sur l'anatomie masculine et la virilité afférente. Sans misérabilisme (du moins, pas trop) ni ostentation narcissique (du moins, pas trop), et sans même abuser de l'autotune, Rémy, du haut de ses 21 ans, ravive les images, les ambiances, d'un courant né dans la rue, qui lui est indissolublement lié et marqué à jamais par la révolte et une amère lucidité. Les clichés, on ne le sait que trop, ont la vie dure, en particulier ceux qui alimentent la vision fantasmée du rappeur-racaille qui zone au pied des immeubles entre deux interpellations : c'est l'honnêteté de sa démarche et un travail consciencieux qui épargnent ce genre d'ornières à son premier album, C'est Rémy. Comme à l'ancienne.