Hugo TSR + Sims & May Din

Si la reconnaissance médiatique, certes bien réelle, a été longue à advenir (il vient juste d'être décrété qu'il est le nouveau roi de l'underground), le rappeur et graffeur parisien, lui, continue de s'en battre allègrement la capuche, soucieux uniquement de poursuivre sans désemparer un parcours débuté avec le TSR Crew à l'aube de ce pas si nouveau siècle. Maîtrise intégrale de la chaîne de production artistique, quasi-absence de promo, image publique volontairement fuyante (et encapuchonnée) ; des prods boom bap corrosives et revêches, des rimes aiguisées comme un couteau à couper le shit, des lyrics en cascades de punchlines, évoquant davantage le bitume du 18e arrondissement que les verts pâturages, davantage le quotidien morose d'un monde qui n'en peut plus d'être désabusé que des rêves de lendemains qui chantent – une chronique des bas-fonds et des laissés-pour-compte qui fait songer à ce qu'écrivirent en leur temps, et à leur manière, Bukowski ou Selby Jr., sous des cieux tout aussi plombés.

Viscéralement indépendant en dépit d'une notoriété exponentiellement croissante (allant bien au-delà du cercle de sa fan base, elle-même d'une loyauté à toute épreuve), Hugo TSR trace sa route en se souciant comme d'une guigne du feu des projecteurs et des sunlights des tropiques – largement surfaits, de toute façon.

Acteur et activiste du hip hop depuis plus de vingt ans, Sims est un artiste incontournable. Infatigable, il propose aussi une émission sur Radio Nova, le concept réveille les réseaux de plusieurs milliers de followers.

Difficile de parler de Sims sans parler de May Din. Dj, elle aussi depuis de nombreuses années, forte d’une culture concerts pointue mais surtout productrice dans l’âme, elle a poussé Sims vers plus de concept live.

A eux deux, ils forment un duo étonnant qui retranscrit l’histoire du hip hop sans oublier  le dancefloor. Leur complicité et leur technique sont évidentes, irréprochables.