Flavien Berger + Bilou

Le Contre-temps aura duré quatre ans. Le temps pour lui d'enchaîner les collaborations et les projets parallèles, avant de publier un nouvel album annoncé par D'ici là, balade nonchalamment synthétique et aquatique. Le temps aussi de rendre l'attente palpable dans l’auditorat toujours grandissant du néo-Bruxellois, considéré par beaucoup comme un Daho électronique, un nouveau Christophe ou un nouveau Berger (karma homonymique ?) ou un Sébastien Tellier sans la barbe. Il faut dire que l'ancien étudiant en design sonore partage avec ses prestigieux aînés le goût de la ritournelle accrocheuse, de la mélodie entêtante, tout en s'amusant à mêler, dans un entrelacs d'images et de nappes languissantes, l'imaginaire et le réel – un espace-temps remodelé, réajusté au gré de sa fantaisie rêveuse.  

© Photographe : Isabella Hin

Entre les pratiques à l’intersection des médiums de la musique et de l’image, Bilou parle du regard à l’intérieur de sa musique. Iel parle de la voix au sein d'images brutes et intimes qu'iel glane dans son cercle proche ou qu'iel fabrique sur son ordinateur dans une poétique en réflexion sur la lumière et l’étrangeté. Des textes intimes chantés en français inclusif. Une musique électronique déstructurée et non binaire, aux couleurs saturées mais pitchées. En koala sur son micro, ses notes à fleur de peau s’écorchent en pointant du doigt les déguisements du patriarcat qui lui ont rendu la voix grave. Plongez dans son univers audiovisuel, absurde et hypersensuel.