Le Kid de Créteil a bien évolué depuis 2016. Il s’est affirmé, honnête et fier de ce qu’il est. De ses doutes, sa mélancolie, ses contradictions. Quelque part entre Nougaro et Frank Ocean, ses failles et ses forces nous touchent.
Eddy de Pretto (FR)
À son apparition en 2017, on parlait de “génération Dolan” pour distinguer la fibre de ces artistes, à l’instar d’Eddy de Pretto, qui plaçaient les questions de genre au cœur de leur création. Dans le cas du natif de Créteil, c’est plutôt celles du non-genre qui caracolaient. Au moment où Dolan met un terme à sa carrière, de Pretto lui multiplie toujours les projets, les apparitions, et incarne désormais presque à lui seul la synthétisation de la variété par le rap. C’est désormais une “génération de Pretto” qui commence à poindre, inspirée par le caractère effronté et la mise à terre des codes virils que continue de défendre fièrement le Kid. Eddy de Pretto viendra présenter son troisième album, le successeur très attendu d’À Tous les Bâtards.
Claude (FR)
Son nom évoquerait celui de grands noms de la chanson française et pourtant, cette musique ça vous laisse un drôle de goût acide. Le goût des longues nuits de danse en solitaire, du bruit de la ville et d'un besoin de lâcher prise. Des synthés corrosifs et de ces couplets caustiques et lucides qui masquent mal la sensibilité d'une nouvelle voix qu'on n'oubliera plus. Claude est l’exemple parfait d’une génération désenchantée, mais qui danse. Il compose, aussi. Il aime les boites à rythme brouillonnes, les basses schématiques. Claude écrit. Plus par catharsis que pour la poésie. Les rimes, il s'en moque.
De Tyler à Hubert Lenoir en passant par Brel et DJ Pierre, Claude le pince-sans-rire est la nouvelle signature bizarrement baroque du label microqlima.
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