DELUXE + Too Many T's

Une des choses les mieux partagées au monde (à égalité avec les MST et les gifs de chatons), c'est bien la bonne humeur, ce dont les joyeux drilles de Deluxe sont abondamment pourvus – autant, pour le moins, que de pilosité subbuccale – à tel point que cet appendice pileux est devenu leur signe distinctif, leur bannière, leur panache blanc (n'en déplaise à la chanteuse Liliboy).

Il s'en est écoulé, du temps, depuis les premières passes d'armes à Aix-en-Provence, leur signature chez Chinese Man Records, la succession des albums et la notoriété subséquente. Un temps qui, s'il s'arrête brutalement pour eux comme pour la planète entière en 2020, n'entame en rien la bonne humeur collective : les lamentations n'étant pas leur fort, ils préfèrent enregistrer un nouvel album (le bien nommé En Confinement), à distance et dans les conditions du live. Et si la conjoncture est pour le moins particulière, la recette, quant à elle, demeure inchangée : du groove, du groove et encore du groove, avec, dedans, des rythmes et mélodies funky, jazzy, (hi)popy. Une electropop débridée, tournée résolument vers le bright side of life, et validée, qui plus est, par le professeur Moustache, sommité en matière de pilosité déconneuse.

Le duo londonien Too Many T’s offre un Hip Hop très frais, boosté au Rock, Funk et Electro, qui rend hommage à leurs pères spirituels, les Beastie Boys. Armés d’un fun factor gros comme ça, Leon Rhymes et Standaloft ont en effet retenu les frondeuses leçons de leurs aînés new-yorkais : feeling cuivré à l’ancienne d’un côté, assurance punk de l’autre. Et au milieu, un boom bap à basse fréquence imparable, que réhausse une dextérité intemporelle.Flows aiguisés, rimes affûtées et humour implacable, la formule fait mouche.