Deerhunter + VORHEES

Deerhunter, c'est avant tout la chose de Bradford Cox, son chanteur-guitariste, qui y a trouvé le réceptacle idéal de ses angoisses et obsessions. Un exutoire donc, et sans doute une forme de thérapie pour lui, cependant le quintette d'Atlanta n'a jamais été une simple machine à broyer du noir et, sur le canevas cafardeux du songwriting de Cox, a toujours su trouver une salvatrice liberté de ton ; passant, des influences garage-psyché de ses débuts, au shoegazing, à l'indie folk, s'essayant à la dream pop, incorporant à ses compos des teintes ambient ou funk ; gagnant en notoriété et en audience (surtout avec le récent Fading Frontier), sans jamais se perdre ni rien renier de ses exigences artistiques. C'est, au détour de chaque morceau, le miracle possible pour tout auditeur, happé par une musicalité insatiable, toujours accueillante, chaleureuse, ou encore par les paroles sibyllines d'un auteur hanté et imprévisible – un peu comme le Nick du Deerhunter de Cimino ?

Projet pop ambiant de Dana Wachs, qui a travaillé comme ingénieure du son pour St Vincent, Deerhunter ou Grizzly Bear et joué avec le groupe punk-hardcore Holy Rollers, signé chez Dischord.
Elle vient de sortir un premier EP aux textures sombres, dans lequel où elle croise à part égale, forme ambiant et structure noise. Ses guitares sont noyées dans une sorte de brume, où alternent riffs doux et sonorités agressives agrémentées de beats électroniques étouffés et de chants étranges ou poignants. Improvisant, que ce soit en studio ou sur scène, Vorhees abandonne le côté formel pour une formaliser une réponse naturelle et viscérale à ce qui l'inspire.