BRNS + ALBINOS CONGO

Les meilleurs groupes français de pop sont belges. C'est le cas depuis Ghinzu, qu'ont suivi Hollywood Porn Stars et Sharko. Aujourd'hui, Girls in Hawaii semble tenir le haut du pavé, au coude-à-coude cependant avec BRNS (prononcez « brains »), potes bruxellois de futsal et de comptoir, autres tenants de cette pop brumeuse volontiers et en apparence bancale, mais combien humaine, attachante, stimulante. Avec, dans le cas de BRNS, un degré d'étrangeté qui tient autant à leur dédain des structures mélodiques traditionnelles qu'à la dinguerie propre à ses membres. En tout cas, BRNS s'emploie à souffler alternativement le chaud et le froid, brassant avec bonheur, en érudits rock qu'ils sont, de multiples influences, sans s'aliéner à aucune ; aussi à l'aise dans les motifs pop électrifiés que dans les compositions complexes, a priori moins abordables. A priori seulement, car demeure l'immédiateté de la sensation, de l'émotion, du plaisir de créer. C'est une pop indépendante, alternative, farouche et enjouée tout en même temps, sexy sans chercher à l'être, captivante naturellement. Oui, décidément, les meilleurs groupes français de pop sont belges.

Métaphore dépigmentaire qui a pillé le massif forestier d'Afrique centrale de son tropicalisme pour se matérialiser dans un quintet. Allaité à l'indie music, ou autre scène alternative, ALBINOS CONGO déride ses influences frivolement et baptise sa musique de garagegaze, une absorption stylistique à base de psyché-pop-garage-shoegaze, à laquelle on peut affubler des vocales lo-fi. Ce tumulte des genres est basé à Nantes, oriflamme du collectif Incredible Kids.