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Gratuit
mar. 14 mars 2023 14H00

Art et neurosciences : nouveaux terrains d’expérimentations

Terminé
Bâtiment B
14H00 - 17H30
Organisateur : Stereolux

Du 13 février au 14 mai se tient la phase 2 des travaux entrepris par Nantes Métropole pour le renouvellement du réseau d’eaux usées. L’accès à Stereolux en bus, voiture ou vélo s’en trouve impacté. Pour retrouver toutes les informations : https://bit.ly/3HPqIpS

Art et neurosciences : nouveaux terrains d’expérimentations

Si la fascination des artistes pour notre cerveau n’est en soi pas nouvelle - l’analyse de la manière dont nous pensons, rêvons et agissons a toujours été une source d’inspiration féconde, le progrès des technologies médicales, les nouvelles connaissances scientifiques, la démocratisation des interfaces neuronales et la puissance de calcul des ordinateurs ouvrent aujourd’hui des terrains d'expérimentations inédits pour les artistes.

Que ce soit grâce à des dispositifs d’interaction qui donnent accès à l’activité de notre cerveau ou via l'exploration des méandres de mieux en mieux connus de notre boîte crânienne, les croisements entre arts et neurosciences se développent et laissent entrevoir de nouvelles créations communes.

Cet événement, organisé avec l’artiste Justine Emard, proposera un tour d’horizon de différents axes de collaborations entre artistes et neuroscientifiques à travers les regards croisés d’acteur·rices engagé·es dans ce type de démarche. 

Il est articulé autour de deux axes thématiques, chacun composé de trois courtes conférences et d’une table ronde et proposant les témoignages croisés d’artistes, de designers et de scientifiques.

 

Dans le cadre de la semaine du cerveau 2023

     

PROGRAMME

14h - Accueil et introduction 

14h15 - Thème n°1 : Interfaces cerveau-machine

La démocratisation et le développement des interfaces cerveau-machine (notamment celles appelées EEG - ÉlectroEncéphaloGraphie), qui mesurent l’activité électrique du cerveau, permettent aujourd’hui aux aux artistes, développeurs et designers d’envisager de nouvelles manières de penser nos interactions avec les technologies numériques. Ce premier axe thématique sera l’occasion d’aborder les questions que ces interfaces soulèvent, aussi bien au niveau de la recherche scientifique qu’au niveau des liens entre biologie et technologie, ainsi que la manière de penser plus largement les interfaces humain-machine et la façon dont les artistes se les approprient.

14h15 - Conférence #1 : Bastien Didier, designer et fondateur et président de Mentalista

Enter the world wide brain

Et si nous utilisions le cerveau pour contrôler l'environnement qui nous entoure ? Notre cerveau pourrait-il devenir un nouveau mode d'interaction entre l'homme et les objets connectés ? Au cours de cette conférence, nous discuterons du World Wide Brain, un concept sur la connexion biologique des humains dans un réseau mondial décentralisé. Dans ce réseau, chacun est connecté par son cerveau et peut contrôler des objets capables de comprendre ce qui se passe dans notre tête.

14h30 - Conférence #2 : Anthony Masure, professeur associé et responsable de la recherche à la HEAD – Genève (HES-SO), cofondateur du  studio Hint3rland

Vers une informatique invisible : l’art et le design face aux neurosciences 

Les interfaces « neuronales », qui fonctionnent en visualisant l’activité des neurones, s’inscrivent dans le paradigme de « l’informatique ubiquitaire », développé par Mark Weiser (1988), et qui prône la réduction des médiations entre l’humain et la machine au profit de leur intégration dans le quotidien. Pour les champs de l’art et du design, ces technologies rejouent l’idée romantique du « génie », qui « créé » dans l’instant, sans barrière avec le contact avec la matière – une idée au cœur des fantasmes de l’apprentissage automatique (deep learning) et de ses générateurs en tout genre. Il s’agit alors de savoir ce que peuvent faire l’art et le design en contexte de technoscience afin que les programmes des interfaces neuronales, encore en émergence, ne se limitent pas à des dispositifs prescriptifs.

14h45 - Conférence #3 : Camille Jeunet, chargée de recherche - CNRS

Les interfaces cerveau-ordinateur au service de l'art et des artistes : usages et promesses.

Les interfaces cerveau-ordinateur  (ICO) sont des outils permettant d'interagir avec n'importe quelle technologie sans bouger uniquement via notre activité cérébrale. Il existe des ICO de diverses natures, associées à des modes de fonctionnement et à des applications extrêmement variés. Lors de cette présentation, nous nous attacherons notamment à discuter de l'usage d'ICO comme nouveau médium pour la création artistique, mais aussi comme outil d'entraînement cérébral au service des artistes. Nous aborderons les promesses liées à ces technologies, ainsi que les enjeux éthiques et sociétaux qui leur sont associés.

15h - Table ronde 

Cette table ronde proposera aux trois intervenant·es des conférences précédentes de revenir sur leurs interventions et d’explorer ensemble les enjeux artistiques, conceptuels et scientifiques soulevés par les interfaces cerveau-machine. 

Table ronde animée par Clément Thibault, directeur des arts visuels et numériques au Cube Garges et critique d’art

15h45 - Pause

16h - Thème n°2 : États de conscience modifiés

Notre conscience traverse naturellement différents états, de manière souvent naturelle - en passant de l’éveil au sommeil par exemple, mais parfois de manière plus artificielle (hypnose), voire accidentelle. En explorant et interrogeant ces états de conscience modifiés, artistes et scientifiques permettent d’éclairer les subtilités du fonctionnement de notre cerveau et de mieux appréhender la réalité de notre conscience. Ce second axe thématique proposera ainsi un retour sur différentes approches artistiques et scientifiques visant à explorer et créer à partir des méandres de notre - ou de nos - conscience(s). 

16h - Conférence #1 : Justine Emard, artiste

Du rêve à la neurosynchronie

Depuis plusieurs années, le travail de Justine Emard sonde les profondeurs de la plasticité des cerveaux humains et non-humains. 

Interactions neuronales, réseaux de neurones artificiels, enregistrements du sommeil et expérience dans l’espace composent la base de la création de ses œuvres. Les visiteurs·euses deviennent passagers de ses installations, parfois au cœur de l’expérience (Neurosynchronia, Live Dream). 

De la conscience à l'inconscient, de l’accessible à l'inaccessible, différents stades s’entremêlent dans sa pratique. À partir d’enregistrements encéphalographiques de son propre cerveau, Justine Emard a inventé un protocole de création pour ses Dreamprints, des impressions de rêves. Lors de sa résidence au Cnes en 2022, elle crée un répertoire de vingt-trois rêves de l’espace qu’elle interprète sous forme de sculptures en impression 3D (Hyperphantasia, des origines de l’image).

Lors de cette intervention, elle reviendra sur la création de ses installations en lien avec le monde des neurosciences, sur le champ des possibles que ces collaborations ouvrent mais aussi leurs limites tangibles.

16h15 - Conférence #2 : RacheL Debs, neurologue

Plus d’informations à venir

16h30 - Conférence #3 : Claire Williams, artiste

Sa dernière installation «Les Télépathes» prend comme terrain d’exploration nos états hypnotiques ou comateux qui nous emmènent dans des endroits à la fois profondément enfouis dans nos corps et dans des espaces temps étirés et vaporeux. En imaginant une noosphère constituée de notre matière psychique et d’ondes électromagnétiques, cette recherche tente de faire émerger l’idée d’une sorte de consciences collective guidée par les récits et l’activité neuronale de personnes dans des états de comas profonds.

Comment rapporter, questionner, articuler et matérialiser ces états à travers l’art et les sciences? Comment ces explorations individuelles et collectives questionnent la réalité ordinaire et nous offrent la possibilité de construire des outils cognitifs pour leur donner une consistance, les nourrir et leur faire de la place dans une culture occidentale visuelle ultra saturée ?

16h45 - Table ronde 

Cette table ronde proposera aux trois intervenant·es des conférences précédentes de revenir sur leurs interventions et d’explorer ensemble les enjeux artistiques, conceptuels et scientifiques soulevés par la modification de nos états de conscience.

Table ronde animée par Maxence Grugier, journaliste, auteur, accompagnant d’artistes et commissaire d’exposition art et cultures numériques.

INTERVENANT·ES

Justine Emard

Justine Emard, artiste, explore les nouvelles relations qui s’instaurent entre nos existences et la technologie. 

En associant les différents médiums de l’image – de la photographie à la vidéo et la réalité virtuelle -, elle situe son travail au croisement entre les neurosciences, les objets, la vie organique et l’intelligence artificielle. Ses dispositifs prennent pour point de départ des expériences de Deep-Learning (apprentissage profond) et de dialogue entre l’humain et la machine.

Son travail a été exposé à la Biennale internationale d’Art Contemporain de Moscou et dans des musées tels que le NRW Forum (Düsseldorf), le National Museum of Singapore, le Moscow Museum of Modern Art, l’institut Itaú Cultural (São Paulo), la Cinémathèque Québécoise (Montréal), le Irish Museum of Modern Art (Dublin), le Mori Art Museum (Tokyo),  le MOT Museum of Contemporary Art Tokyo, Barbican Center (Londres), le World Museum (Liverpool), la Fondation Pernod Ricard (Paris) et la Biennale de Karachi (Pakistan).

En 2020, elle est en résidence au ZKM, Centre d’Art et des Médias Karlsruhe, et elle est lauréate de la commande nationale photographique “IMAGE 3.0” du Centre national des arts plastiques (CNAP) en partenariat avec le Jeu de Paume à Paris. En 2021-22, elle est artiste-professeure invitée au Fresnoy, Studio national des arts contemporains et est en résidence à l’Observatoire de l’Espace du Cnes où elle crée à partir des rêves de l’espace.


Bastien Didier

Né en 1994, Bastien Didier alias Gille DE BAST est designer et ingénieur diplômé en technologie du design de Sorbonne Université et de l'École Estienne, Paris.

Un designer dans le domaine de la recherche... Bastien Didier est un spécialiste des interactions homme-machine, des algorithmes, des neurosciences et de l'intelligence artificielle. Il explore le domaine des interfaces cerveau-environnement en utilisant les ondes cérébrales comme matériau de création.

Il est le fondateur et président de Mentalista, une entreprise deeptech spécialisée dans les interfaces cerveau-environnement. Leur approche sensibilise et éduque sur l'utilisation de ces interfaces neuronales et leurs bénéfices pour la société. En ouvrant leur technologie à une communauté croissante de chercheurs, de développeurs et de fabricants, ils entreprennent une initiative conjointe pour améliorer la compréhension du cerveau.

Parallèlement à son travail chez Mentalista, Bastien a également participé à la création et au développement de plusieurs start-ups (Humain-Humain, Data.bingo, Sextechlab, Makery) et poursuivi de nombreuses collaborations avec des artistes, chercheurs et ingénieurs sur des thématiques aussi variées que la blockchain, la XR , l’IoT et les interfaces vocales.

Bastien est un designer qui imagine un avenir où la technologie s'efface au profit de la réalité.


Anthony Masure

Anthony Masure est professeur associé et responsable de la recherche à la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD – Genève, HES-SO). Ses travaux portent sur les implications sociales, politiques et esthétiques des technologies numériques pour le design. Il est l’auteur des essais Design et humanités numériques (2017) et Design sous artifice : la création au risque du machine learning (2023). Il a cofondé Hint3rland (2022), un studio de création pour le monde décentralisé. 


Camille Jeunet

Camille Jeunet-Kelway est chargée de recherche CNRS au sein de l'institut de neurosciences cognitives et integratives d'Aquitaine (INCIA). Ses recherches portent sur l'usage du neurofeedback pour améliorer ou restaurer des capacités cognitives et motrices, à la fois dans le cadre d'applications cliniques (AVC et maladie de Parlinson) et d'applications non cliniques (sport). Elle s'intéresse particulièrement à comprendre les mécanismes d'apprentissage neurofeedback afin d'optimiser les procédures d'entraînement.


Clément Thibault

Clément Thibault est directeur des arts visuels et numériques au Cube Garges, pôle d’innovation culturelle à Garges-lès-Gonesse, auteur d’expositions et écrivain d’art. Membre de l’AICA (association internationale des critiques d’art), il a participé à une vingtaine de catalogues d’exposition et monographies d’artistes, et organisé une quinzaine d’expositions, en France comme à l’étranger. Il enseigne l’histoire de l’art et du curating depuis six ans dans différentes écoles et universités — Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ICART, EAC, IESA. Clément est le coordinateur artistique d’ISEA 2023 à Paris - International Symposium on Electronic Arts - sous la thématique de la Symbiose. Il est membre du Comité consultatif des œuvres d’art de l’UNESCO. 


Rachel Debs

Plus d’informations à venir


Claire Williams

Claire Williams vit à Bruxelles. Elle est diplômée d’un master en Design textile à l’ENSAV La Cambre et du Fresnoy, Studio national des arts contemporains. Ses œuvres cherchent à capter les multiples variations électromagnétiques en reprenant des pistes abandonnées par certain·es scientifiques du XIXe siècle. De la machine à tricoter hackée jusqu’aux textiles transformés en surfaces de captations, ses créations se situent au croisement de l'artisanat et de l’électronique.


Maxence Grugier

Journaliste français né en 1968, spécialiste des pratiques artistiques numériques, Maxence Grugier s’intéresse, écrit et étudie depuis la fin des années 90, aux imaginaires induits par les cultures digitales et à l’impact des technologies numériques sur nos sociétés, (intelligence artificielle, Big Data, réalité virtuelle, robotique, etc.) que ce soit dans le domaine de la création artistique (arts numériques, arts - sciences, spectacle vivant), de la production sonore (électronique, histoire et avant-garde) ou de l’histoire de l’art et de la communication.

Conférencier et modérateur, il s’exprime également sur les nouveaux modèles économiques (industries culturelles et créatives), les nouvelles interfaces sonores, l’union du corps et de la technologie, les musiques électroniques, l’engagement politique de l’art et les nouveaux comportements connectés.

Commissaire d’exposition et curateur d’évènements dans le domaine des arts et cultures numériques commissionné par Le Shadok, la fabrique du numérique (Strasbourg, 2019) cycle de résidence et d”évènement “Hier C’était demain” et le 106, SMAC de (Rouen 2020) pour”Les musiques au futur”.

Anciennement rédacteur en chef du mensuel Cyberzone (1999 - 2001), il écrit pour Le Monde, Coda, Trax, Tsugi, Computer Art, Fluctuat.net, Première, MCD (mag des cultures digitales), l’Officiel du Net, Radiofonie Europe. Actuellement collaborateur régulier de Makery, Usbek et Rica, la Revue de l’Observatoire Culturelle et La Revue AS (Revue des Arts et Spectacles), il accompagne régulièrement les projets en écriture d’artistes identifiés du domaine des arts numériques ou contemporains.