SCH + KPoint
Sombre et désabusé, le rappeur marseillais à la dégaine baroque mérite qu'on lise entre ses lignes. Derrière ce fantasme mafieux, le gamin d’Aubagne affirme une identité singulière, entre lumière et obscurité.
SCH (FR)
Ce n'est ni une nouvelle molécule de synthèse, ni un code pays, mais l'acronyme derrière lequel se cache (ou se révèle, c'est au choix) Julien Schwarzer, rappeur marseillais dont l'entreprise de conquête nationale est en passe de pleinement réussir. Retour en arrière : 2015, un featuring remarqué sur une mixtape de Lacrim, puis la sortie de sa propre mixtape lui assurent de sortir du rang ; 2016, un premier album studio, Anarchie, certifié or en moins d'un mois ; 2017, deuxième album, Deo Favente, et même trajectoire de succès. Avec un style que d'aucuns ont déjà qualifié de « brut de décoffrage » : matérialisme désabusé, fantasmes mafieux, pessimisme viscéral... – l'ambiance, si elle n'est pas à la rigolade, est assurée par les prods de DJ Kore, comparse de toujours, qui rendent la noirceur entraînante. Avec, en points d'orgue, l'autotune et l'expression exacerbée du moi, qui sont au rap ce que les meetings en province et l'opportunisme moral sont à un politicien : une posture, un exercice de style – une philosophie, quasiment.
KPoint (Fr)
Au rayon des artistes inclassables, un grand bonhomme venu du 91 a réussi à se faire un nom. Kpoint, armé de sa guitare, dévoile son projet Trap'N'Roll. Un mix d'influences, cocktail de vécu et de nostalgie, qui présente un jeune homme capable de faire le pont entre les cultures avec classe et talent.
