Valérie June + ISLA

Avec sa seule voix, elle est capable d'invoquer les mânes de tous les chanteurs anonymes de folk, de blues, de gospel, de soul et de bluegrass qui se sont succédé, au fil des siècles, sur les terres ancestrales du Tennessee, chantant leurs peines et leurs joies dans les églises et dans les granges, au milieu des champs de coton, dans les profondeurs boisées des Appalaches. Avec un banjo, une guitare sèche, Valerie June, native de Jackson, porte en elle une tradition musicale séculaire, héritée d'Elizabeth Cotten, de The Carter Family, de Nina Simone, des chœurs liturgiques – c'est de la folk rustique, du blues sudiste ; un crossroads qui sent la poussière des chemins, évoque les grands espaces et les anciennes veillées familiales. Une musique à fleur de peau et hors d'âge, qui n'en est pas moins ancrée dans son temps : l'Américaine écrit et compose jusqu'à noircir des cahiers entiers, a travaillé avec John Forté et Dan Auerbach, publie un cinquième album, The Order of Time, hanté, comme les précédents, par les fantômes du Delta, ceux-là même qui veillent sur la bonne étoile de la « southern belle ».

Derrière cette île fragile se cache Julia Charler qui s'avère pourtant être une vraie force de la nature. Celle qui s'est faite remarquer aux inRocKs lab en 2013 ne lâche rien. Elle cherche, tâtonne, bidouille sa voix et ses instruments. Jusqu'à trouver le bon son. 
Guitare en bandoulière et ukulélé à la main, la Nantaise explore et expérimente. Elle habille ses mélodies poétiques et sensibles d'une voix pure et mélancolique, aussi délicate en français qu'en anglais. Une pépite montante de la chanson folk & blues.