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mar. 24 mai 2022 20H30

Le Beau Label I A Tant Rêver Du Roi : Dewaere · Francky Goes To Pointe À Pitre · La Jungle

Terminé
Tarif sur place : Guichet 13€
STEREOLUX Salle Micro Placement libre Debout
Organisateur : Stereolux

Depuis presque 20 ans, A Tant Rêver Du Roi, label formé à Pau incarne la créativité d’une scène rock noise consciente de sa marginalité, sortant avec passion des disques salvateurs pour prouver qu’une autre musique est possible. Petit tour d’horizon avec le post-punk furieux des bretons Dewaere, le math-rock zouké et débridé de FGTPAP et le kraut-trans-noise sauvage des belges de La Jungle.

A Tant Rêver Du Roi débarque à Stereolux avec un plateau de qualité (interview)

Le Beau Label : À Tant Rêver Du Roi

À tant rêver du roi (ou de devenir calife à la place du calife), certain·es y ont laissé leur intégrité physique et/ou leur santé mentale (nos hôpitaux psychiatriques sont pleins de ces prince·sses névrosé·es, de ces aspirant·es monarques à la petite semaine, de ces marâtres sanguinaires, qui toutes et tous yoyotent leur dévorante monomanie à longueur de journée).

Mais, à tant rêver du roi, le rêve peut également devenir réalité fort acceptable : c'est ainsi que le Palois (de Pau, donc) Stéphane Sapinou, il y a presque vingt ans de cela, assouvit un fantasme personnel en montant ce label au nom évocateur, label qui depuis compte une centaine de références, essentiellement noise – mais pas que (de toute façon, les catégorisations, au XXIe siècle, c'est comme les genres, les partis politiques et le Minitel rose : obsolète).

Un travail de longue haleine, une dose massive de DIY, une passion intacte : décidément, mieux vaut être souverain·e en son royaume qu'éternel·le prétendant·e à une fonction inaccessible (n'en déplaise à Iznogoud).  

Dewaere (Fr)

C'est une histoire briochine – comprenez par là que tout se joue autour de Saint-Brieuc : deux Briochins, las de jouer de l'electro-rock au sein de leur combo Rafale, décident, avec un autre Briochin qui, lui, était davantage black metal, de former un nouveau groupe – las ! Il leur manque un chanteur ; heureux hasard des rencontres, ils tombent alors, dans une salle de concert briochine, sur un non-Briochin (puisqu'il est Australien) venu s'installer à Saint-Brieuc avec sa tendre Briochine. Dewaere est né – hommage à un autre Briochin, hélas aujourd'hui disparu. Mais si ces quatre-là sont de bonnes pâtes, leur musique n'évoque pas la mie moelleuse, loin s'en faut : ça hurle, ça cogne, ça distord – du noise brut de décoffrage, mâtiné de (post-)punk ; c'est plein de fureur et de folie – comme le défunt Briochin éponyme, qui allait de coups de tête en séries noires. Alors, suivez le conseil de Marie-Antoinette (qui, elle aussi, savait parler à son bon peuple) : mangez de la brioche !

Franky Goes To Pointe-à-Pitre (Fr)

Il en va de leur musique comme des chemisettes hawaïennes qu'ils aiment arborer : de l'exubérante et désordonnée floraison tissulaire, de l'anarchique débauche de formes et de couleurs se dégage en filigrane une cohérence, un dess(e)in d'autant plus effectif et efficace que les dehors sont foutraques et tapageurs. Du math-rock effréné, de la noise échevelée, couplés aux rythmes de l'afro-beat ou des musiques caribéennes – zouk en tête, entêtant comme le soleil de Guadeloupe.

Cette fusion (exclusivement instrumentale), pour improbable qu'elle puisse paraître, n'en recèle pas moins une sacrée dose de bonne humeur juvénile (y'a pas d'âge) et d'énergie débridée, et offre la preuve par trois que le twerk, pour peu qu'on soit coordonné·e, est parfaitement compatible avec le headbanging.

La Jungle (BE)

Chez ces belges, math rock, noise, krautrock, transe et rock s'acoquinent subtilement depuis maintenant quatre albums. Originaires de Mons, Rémy à la batterie et Mathieu aux guitare, basse, clavier chant et percussions développent une forme de transe-rock assez unique : riffs frénétiques, rythmiques à couper le souffle et breaks à sécher les jambes, capables d’étirer et répéter leur musique jusqu’à l’interminable. Sur scène, le duo sonne comme quatre et offre un joyeux bordel de groove métallique sauvagement dansant et spontané, comme une transe chamanique. Un résultat d'une affolante constance : le souk, immense et irrésistible.