TECHNO POUR PUNKS OU PUNK POUR RAVERS, LOUISAHHH REVIENT SUR SCÈNE AVEC UN LIVE INTIME & FÉROCE (INTERVIEW)

Louisahhh, DJ, poète, féministe – « la Patti Smith de la techno » – à la féroce énergie punk, ne craint pas de défoncer les portes en même temps que secouer les synapses. Elle est de retour avec un premier album et une toute nouvelle formation live aux côtés de deux musiciens. On lui a posé quelques questions sur cette collaboration, à découvrir le 11 décembre prochain lors du rendez-vous Électrons Libres.

Electrons Libres : Louisahhh Live Band · Maxime Dangles & Tommy Rizzitelli

APRÈS DES ANNÉES À SILLONNER LES CLUBS, « THE PRACTICE OF FREEDOM », VOTRE PREMIER ALBUM, EST SORTI LE 12 MARS DERNIER. LE CLIP DE « LOVE IS A PUNK », L’UN DE SES TITRES PHARES, EST SORTI IL Y A QUELQUES JOURS À PEINE, POUVEZ-VOUS NOUS EN PARLER UN PEU ?

Louisahhh : Cette vidéo est vraiment spéciale pour moi. C'est un travail fait avec passion, mené par le réalisateur (et ami) visionnaire Derek Schklar. Nous voulions traiter de la liberté, de la lutte (physique, sexuelle, créative) contre l'oppression ou la banalité. C'était une expérience puissante que de rendre public quelque chose d'aussi personnel, sur ma propre vie érotique (avec mon vrai partenaire). Je suis fière, car cette chanson, ce clip et ce disque m’ont poussée à être davantage courageuse et vulnérable à la fois. 

VOTRE APPARITION AUX TRANSMUSICALES DE RENNES EN 2020 N’EST PAS PASSÉE INAPERÇUE. APRÈS PLUSIEURS ANNÉES À OPÉRER DERRIÈRE LES PLATINES, COMMENT EST NÉE CETTE ENVIE DE CONSTRUIRE UN LIVE POUR LA SCÈNE ?
 POUVEZ-VOUS NOUS DIRE UN MOT SUR SA SCÉNOGRAPHIE SINGULIÈRE ?

Louisahhh : Merci de l’avoir remarqué ! La scénographie est l'œuvre de Jean Maxence Changon (que nous appelons notre bébé génie, tant il est jeune et talentueux), qui travaille aussi avec Vitalic, Mansfield TYA ou Kompromat. Nous avons tourné avec cette scénographie car les spécifications techniques impliquaient qu'elle soit transportable. Nous pouvons l'emmener en train, avec seulement deux valises, ce dont nous aimons nous vanter. J'aime le fait qu'en opposition totale avec "The Practice of Freedom", nous ayons créé une véritable cage de lumière, très intense visuellement, complètement aveuglante, impossible à ignorer, tout en étant très cohérente avec la brutalité de la musique que l’on propose.

VOUS VOUS ÊTES ENTOURÉE DE MAELSTROM AUX MACHINES ET DE BERTRAND JAMES DU GROUPE TOTORRO À LA BATTERIE, COMMENT S’EST PASSÉE CETTE COLLABORATION ?

Louisahhh : Maël est mon collaborateur le plus ancien et le plus fréquent. Cela signifie beaucoup pour moi qu'il puisse m'accompagner pour le live, car s’il n'a pas produit cet album, son soutien en termes de temps, d'énergie et de magie créative y est pour beaucoup. Sa simple présence, comme une sorte de force psychique, me donne envie d'être toujours meilleure et me donne du courage sur scène. Nous nous amusons aussi beaucoup ensemble.

Bertrand James nous a été présenté par notre agent commun, Melaine Bricet. C'est une bête absolue en tant que batteur, mais aussi un auteur et un producteur brillant. “Bertie” est un cadeau dans nos vies à toutes et tous, non seulement en tant que métronome féroce mais aussi en tant que petit rayon de soleil, de bonne humeur et de malice. Chacun·e a plusieurs projets différents, nous avons donc également une équipe remplaçante, composée de Nicolas Viande (Discord, Paco Tyson) qui remplace Maël, et de Joris Saidani (Birds in Row) qui prend la relève à la batterie lorsque Bertrand n’est pas disponible. L'ensemble du groupe et de l'équipe (Seb Lorho, Mathieu Fisson, Diliana Vekoff, Jean Maxence Changnon, Gwenn Le Goff) est tellement spécial et talentueux, je me sens vraiment chanceuse de pouvoir faire cette folle tournée en leur compagnie. C'est extraordinaire. 

CETTE SOIRÉE S’APPELLE « ÉLECTRONS LIBRES », QU’EST CE QUE CELA VOUS ÉVOQUE ? VOUS CONSIDÉREZ-VOUS COMME UN ÉLECTRON LIBRE ?

Louisahhh : On peut effectivement dire que je suis un électron libre, ou quelque chose qui s’en rapproche, c'est sûr.