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The sound of silence

Musique Publié le 22/03/2016

Depuis plusieurs années déjà, le festival nantais HIP OPsession prouve que les manières de voir et d’entendre la culture hip-hop sont multiples, en ouvrant grand ses portes aux personnes en situation de handicap, et tout particulièrement aux sourds et aux malentendants. / Matthieu Chauveau

Tout commence en 2007, quand l’artiste chansigne Laëtitia Tual vient frapper à la porte de Pick Up Production, l'association organisatrice du festival HIP OPsession. Fan de hip-hop, la jeune Nantaise propose ses services pour rendre le festival accessible aux sourds et aux malentendants. Un vrai pari pour un événement qui, s’il fait la part belle à la danse et aux arts visuels, n’en demeure pas moins une affaire de (gros) son ! En découvrant le chansigne, l’équipe de HIP OPsession comprend que la musique est, contrairement aux idées reçues, tout à fait accessible aux sourds. Pierrick Vially, en charge de l’action culturelle du festival : « Le chansigne, c’est une vraie discipline artistique qu’il faut différencier de la langue des signes française (LSF) comme on différencie, pour les entendants, le chant du parler. »

L’accessibilité aux sourds et aux malentendants, à HIP OPsession, n’est pas camouflée dans de discrets espaces réservés à un public jugé différent. Avec les battles internationales de danse hip-hop, au lieu unique, elle s’affiche même sur écrans géants, ceux qui retranscrivent en LSF l’ambiance sonore de l’événement. Pour l’édition 2016, l’équipe du festival a décidé de mettre les bouchées doubles en présentant un véritable concert bilingue chansigne/rap, au Ferrailleur. Laëtitia Tual y partagera la scène avec le rappeur Radikal MC, lui-même né de parents sourds.

                                   

Tout aussi surprenant : la mise en place de mobiliers vibrants sur lesquels « on pose les mains ou les pieds pour ressentir physiquement la musique », précise Pierrick Vially. HIP OPsession s’impose donc, peu à peu, comme un rendez-vous idéal pour la communauté sourde. Mais alors, le handicap ne se conjugue-t-il ici qu’au singulier ? « Non, bien sûr. On cherche de plus en plus à tendre vers une accessibilité universelle. » 

En témoigne le premier concert en audiodescription du festival. Et pas n’importe lequel, celui de la tête d’affiche Oxmo Puccino, le 21 février 2016 à Stereolux. « Des casques seront à disposition des aveugles et des malvoyants pour leur permettre de s’imprégner de l’ambiance du concert, de sa magie. »

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