le mot du programmateur
Entre rock-pop, électro et cold Poni Hoax est le plus anglo-saxon des groupes français. En face, l’indie-dream-pop des toulousains de Kid Wise. Match serré en perspective.
Poni Hoax (Fr)
C'est un groupe singulier, que l'on prendrait pour des Anglais exilés à New York (genre New Order) quand ils sont de Barbès ; qui distille le froid et le chaud avec la même sophistication, tout ensemble sombre et héroïque, fantasque et assembleur à la façon des Talking Heads, lyrique comme Archive, incandescent comme Bowie. Un groupe qui ne craint pas les grands écarts entre electro, disco-pop, rock, cold wave... et fait de l'hybridation le moteur même de son inspiration. Quatre albums (le dernier en date, Tropical Suite, toujours chez Pan European Records), une stature internationale depuis Budapest, son premier carton, une ambition artistique jamais marchandée : Poni Hoax a l'art de la mélodie insidieuse, qui se faufile entre les oreilles et squatte les cerveaux – un peu comme un hoax, en beaucoup plus bienveillant.
Kid Wise (Fr)
« Dormeurs éveillés, rêveurs lucides » : extraite d'un de leurs précédents EP, cette phrase résume parfaitement l'attitude du sextet toulousain comme elle décrit son horizon artistique. L'Innocence, son premier album, épatait déjà par sa dream-pop mature et naïve, son architecture sonore dense, ample, sombre, ses escapades songeuses vers la musique progressive (Sigur Rós est pour le groupe une référence absolue). Avec, en arrière-fond, cette idée que la musique est une matière vivante, modelable à souhait, vibrante et palpitante, insoucieuse d'autre chose que d'elle-même. Aujourd'hui, les kids de Toulouse font paraître leur deuxième opus, Les Vivants (ils ont aussi l'art des titres sobres et accrocheurs), qui les confirme – haut la main – dans leur statut de chefs de file de l'indie-pop française. Oscar Wilde avait raison : la jeunesse est un art.
