Feldup + Ha The Unclear

Youtubeur, c’est un métier, ne vous en déplaise, chers boomers. Dans le cas de Feldup, c’est un peu plus compliqué, nonobstant ses 1,4 millions d’abonné·es : la première vidéo, celle qu’il expose en haut de la pile sur sa chaîne, est un extrait de son dernier album, qui ne procure pas du tout les mêmes sensations que les récits fantastiques qui ont fait son succès en ligne. Mais alors, youtubeur, est-ce son métier, ou un hobby qui l’occupe à côté de son véritable travail de musicien ? Le bilan de compétences devrait être bien bordélique, mais sur le diagramme des priorités, c’est bel et bien la musique qui émerge. Le label bordelais Talitres, décidément très fort pour les repérer, ces compétences, a cliqué sur “j’aime” à deux reprises, pour deux albums aux surprenantes inspirations new-yorkaises qui convoquent à la fois Radiohead, Interpol et les Strokes. Un rock d’une force et d’une intensité dramatique impressionnantes.

De Auckland, Nouvelle-Zélande, débarquent quatre garçons agités, avec un premier album A Kingdom In A Cul-De-Sac, où ce quatuor sème la pagaille avec une étonnante insouciance punk et une intelligence sensible. Des chansons turbulentes et profondes plein leur réservoir et une réputation déjà flatteuse de phénomène scénique qui ne tardera pas à propager ses étincelles de ce côté-ci du planisphère. Leur son est à la fois cinglant et mélodique, hérité du Velvet Underground comme d’une certaine tradition pop-folk néo-zélandaise, dont le prolongement contemporain irradie clairement les chansons de Michael Cathro, leur leader. Un enthousiasme spontané, une sensation de fraîcheur, une touche de punk nonchalant, des riffs strokesiens, et des refrains entraînants : leurs mélodies ensoleillées et pétillantes nous infiltrent pour ne plus nous lâcher !