Suuns + Vive La Void
Des éléments électroniques atomiques au milieu d'un amas de guitares explosives peuvent faire des ravages et propulser une musique dans une autre dimension, où la tension est reine. Les Montréalais sont l'un des plus passionnants groupes de l’ère moderne.
Suuns (QC)
Le titre inaugural du nouvel album des Montréalais (Felt) donne le ton : la rythmique est martiale et pesante (très krautrock), les sonorités tordues, le chant hypnotique, voire sépulcral – tandis qu'au loin s'envolent les voix argentines d'un essaim de cloches. Soit la quintessence de l'identité sonore du quatuor : une étrangeté foncière, une fascination toute cérébrale pour l'inquiétant, une recherche constante sur un socle solide comme l'acier de rock expé et d'éléments électroniques et technoïdes. Peu adepte du compromis et des faux-semblants, Suuns s'évertue plutôt à explorer ses propres potentialités, triturant minutieusement la matière sonore, s'amusant à élaborer des horizons soniques qui sont autant d'insidieuses et labyrinthiques constructions mentales, tout en ruptures et en chausse-trappes malicieuses. Toujours sur le fil donc, Suuns poursuit, inébranlable comme les Moires, son numéro d'équilibriste, entre expérimentation et déviances rock. L'art est funambulisme.
Vive La Void (US)
Projet solo de Sanae Yamada, claviériste et cofondatrice de Moon Duo, Vive la Void déploie, sans crier gare, une odyssée kraut dont on ne ressort pas indemne. Cosmique est le terme qui paraît le plus approprié : une plongée dans l’espace, guidée par la voix rêveuse de Sanae et accompagnée de machines à la fois célestes et bruitistes. Une échappée stellaire salutaire.
