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jeu. 25 janv. 2018 20H30

STEREOTRIP I LUXEMBOURG : MUTINY ON THE BOUNTY + Napoleon Gold + Monophona

Terminé
Tarif sur place : Exonéré 0€ | Structure relais 2€ | Guichet 12€
Un apéritif luxembourgeois vous sera offert à 20h !
STEREOLUX Salle Micro Debout
Organisateur : Stereolux

le mot du programmateur

Sur le papier, le cliché ne peut qu’être rude. Le Luxembourg serait plus une terre de banquiers que de musiciens ? Pourtant salles, festivals et groupes existent et une scène riche et éclectique s’exporte de plus en plus. Petit tour d’horizon avec le math-post rock de Mutiny On The Bounty, l’électro-pop de Napoleon Gold et la folktronica de Monophona.

Stereotrip Luxembourg

Du Luxembourg, on sait que c'est un carrefour linguistique, qu'il fut terre d'Empire et qu'il eût pu être français si Bismarck n'avait pas été si bégueule quant à sa vente à Napoléon III ; on sait aussi que c'est un bon endroit pour y faire fructifier son bas de laine et que c'est la patrie de Francesco Tristano, moitié d'Aufgang. De fait, la scène musicale luxembourgeoise se révèle aussi active que l'économie financière du grand-duché est florissante : outre sa féconde scène jazz, ce sont toutes les musiques actuelles qui à présent s'exportent – et cassent son image parfois trop sage ?

Mutiny On The Bounty

C'est avec Trials, son deuxième album, que MOTB s'offre une vraie visibilité, enchaînant les concerts, tournant avec Russian Circles et And So I Watch You From Afar. Nous sommes alors en 2012 et tout le monde y va de sa petite assertion : math-rock ? pour sûr ; prog rock ? y'en a ; post-hardcore ? y'en a aussi, et un soupçon de screamo. De quoi en désorienter plus d'un – d'autant que les garçons, trois années plus tard, se fendent d'un album instrumental (Digital Tropics) qui, plutôt que redistribuer les cartes, préfère les égarer définitivement. Mais fi de ces considérations catégorielles : la nervosité des compos et la technicité dont ils font montre sont à l'aune de leurs prestations scéniques, où l'insouciance le dispute à une énergie communicative, et de leur art consommé de la dérision (pour cela, se référer aux titres de certains de leurs morceaux, qui ne sont pas sans rappeler les jeux de mots tordants de ceux de Ministry).

Napoleon Gold

C'était le projet solo du producteur Antoine Honorez avant que celui-ci ne soit rejoint par le pianiste et percussionniste Jérôme Klein. Et c'est un peu comme la réunion du yin et du yang, ou la combinaison de la vodka et du jus de tomate – une évidence, une merveille d'équilibre, l'alliance rythmée de l'organique et du digital au cœur d'une vaste étendue de paysages sonores excitants, luxuriants, toujours sur le fil d'une rêverie atmosphérique où les sons seraient comme les échos d'autres espaces, d'autres temporalités. Avec, sur scène, une part non négligeable laissée à l'improvisation. Un envoûtement.

Monophona

Cela part, comme dans toute bonne histoire, d'une rencontre : elle composait et officiait dans un groupe de folk-rock, lui était DJ et producteur de drum and bass. Et, pour que l'histoire prenne, il faut que le sujet parte en quête d'un objet – en l'occurrence, le désir commun de Claudine et Chook d'expérimenter quelque chose de nouveau, en dehors de leurs zones de confort respectives. L'adjuvant nécessaire est fourni par Jorsch, batteur de son état, qui les rejoint bientôt – et le duo devient trio. L'histoire est en marche et l'objet de la quête à portée, sous forme d'une folktronica qui, à bien des égards, rappelle certaines musiques scandinaves : ouatée, intimiste ou majestueuse à son gré ; où, à l'élégance des guitares et à la chaleur des bois répondent des percées electro étonnamment maîtrisées et un chant comme surgi de brumes enjôleuses. Laurent Garnier avait vanté le premier album des Luxembourgeois ; depuis, deux autres ont suivi (le dernier en date s'intitule Girls on Bikes Boys Who Sing). Et leur quête – comme toute bonne quête, qui se dérobe à mesure qu'elle se dévoile – n'en finit pas de surprendre.