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Sprint tourisme : La création numérique au service de l’expérience touristique

Labo Arts & Techs Tourisme & culture Publié le 21/03/2016

Les 18 et 19 décembre 2013, Stereolux organisait son premier sprint créatif sur le thème du tourisme. L’occasion d’imaginer les meilleures façons de renouveler le secteur grâce aux arts et à la création numérique. / Mathieu Perrichet.

Comment conférer un nouveau souffle à l’expérience touristique par le biais de services créatifs innovants (parcours sonore, technologies mobiles, bornes interactives, réalité augmentée…) ? Comment mettre en scène les lieux de visite en rendant ces derniers plus attrayants ? Voici, peu ou prou, les problématiques que se sont posées les participants du sprint créatif mis en place à l’initiative du Laboratoire Arts et Technologies de Stereolux en partenariat avec l’Ecole de Design Nantes Atlantique, le Conseil Général du département et Loire Atlantique Développement.

Le but de ces 48 heures de brainstorming : « mettre en commun des compétences de personnes venant d’univers différents mais complémentaires pour produire des concepts innovants » résume Lucile Colombain, responsable du Laboratoire Arts & Technologies de Stereolux et coordinatrice générale de l’événement.

Inventer le tourisme de demain

Du mercredi matin au jeudi soir, une cinquantaine de personnes - parmi lesquelles une vingtaine d’étudiants et de professionnels du tourisme, seize étudiants en design d’interaction, sept architectes, scénographes ou artistes – répartie en sept équipes homogènes a donc relevé le défi de réinventer l’expérience touristique. Avec en ligne de mire, la volonté de faire face à l’évolution de la demande des consommateurs et au développement de la concurrence. Chaque équipe a planché « sur un projet proposé par des acteurs du secteur touristique local avec à chaque fois des problématiques très simples » explique Laurent Neyssensas de l’Ecole de Design Nantes Atlantique et l’un des six coachs en méthodes créatives chargés de chapeauter les groupes.

Par exemple, certains ont dû réfléchir à quoi ressemblera l’office de tourisme de demain pour le point d’accueil OH LA L.A. ! « Il s’agit d’endroits où l’on se rend mais qui ne sont pas très attractifs. Le challenge était donc d’apporter au lieu une valeur ajoutée grâce à la création numérique afin de décupler l’expérience d’exploration » détaille Pierre Méar, designer d’interaction et également coach dans le cadre de ce sprint créatif.

D’autres se sont penchés sur la meilleure manière de captiver les visiteurs du zoo de la Boissière en rendant interactif le parcours de visite. « Tandis qu’un groupe avait pour mission de travailler sur la mise en place d’un transport collectif amélioré reliant différents lieux culturels de la communauté de communes de Pornic afin d’en faire une expérience touristique créative à part entière » explique le designer.

Deux projets lauréats, deux prototypes en 2014

Finalement, au terme de ce workshop de deux jours durant lesquels les cerveaux ont fonctionné à plein régime, deux vainqueurs ont été nommés. Le projet Quai Vert, accompagné par Stereolux, soumettait un parcours à bicyclette connecté via un objet se clipsant sur le vélo et recalculant à la volée l’itinéraire afin de signaler les points d’intérêt à proximité. Ces installations sonores étant déclenchées au passage du cycliste.

A l’issue de la visite, une visualisation du trajet et de certains paramètres (vitesse, temps d’arrêt…) est aussi envisagée. Le projet Garenne-Lemot a lui reçu le soutien du Conseil Général dans le cadre des ses actions en faveur de l’innovation touristique et de l’open data. Objectif : enrichir la visite et recueillir les impressions des visiteurs grâce à une série d’objets interactifs originaux (des lapins !) placés dans les endroits clés du parc.

Pour parvenir à un tel choix, le jury, composé de deux membres du Conseil Général , de deux représentants de Stereolux et d’un autre de l’école de design, s’est appuyé sur plusieurs critères : originalité et créativité, reproductibilité du modèle, production et réutilisation de données et faisabilité.

Car, tous présentés sous forme de maquettes – vidéo, croquis, jeux de rôles… -, « l’originalité de ce sprint réside dans le fait de faire aboutir les projets gagnants à des prototypes réalisables » rappelle Pierre Méar. Un point essentiel également souligné par Lucile Colombain : « On ne va pas en rester au stade des idées. On veut aller jusqu’à l’expérimentation sur le terrain ».

Ainsi, courant 2014, dans le cadre du Laboratoire Arts & Technologies de Stereolux, et toujours en lien avec les équipes du sprint et les représentants des lieux ayant pris part au projet, le défi sera de passer de la théorie à la pratique afin de confronter les travaux aux conditions du réel. La dernière étape étant, sous réserve d’un montage financier suffisant, d’aboutir à l’équipement des lieux.

En attendant, ces deux jours d’émulation collective auront d’ores et déjà permis de bousculer le secteur touristique et de confirmer son envol numérique.