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"les oiseaux ne se retournent pas" - interview de Nadia Nakhlé

C'est l'histoire d'une enfant, Amel, qui doit partir de chez elle, pour fuir la guerre et la misère. C'est aussi l'histoire d'une amitié et d'espérance. Dans son nouveau spectacle présenté pour la première fois à Stereolux lundi 27 janvier, Nadia Nakhlé retrace le long périple de cette petite réfugiée, sous la forme d'un roman graphique et d'un concert performé, accompagnée par des musiciens et des interprètes. Un sujet et une esthétique qui s'adresse à un large public. Pour inviter au dialogue, le spectacle sera d'ailleurs suivi d’une rencontre “bord de scène” avec les artistes. 
 

"Les oiseaux ne se retournent pas" aborde les thèmes de l'exil et de l'enfance, qu'est-ce qui vous a inspiré cette histoire ? 

Cette histoire est née d’une révolte et d'un désir. Une révolte face à la situation actuelle de milliers d'enfants contraints à fuir la guerre, mais aussi le désir de porter l’espoir de ces enfants de l'exil en laissant la place à l'imaginaire et à la poésie. L'histoire réalise notamment un parallèle avec le poème persan Le langage des oiseaux de Farid Al Dîn Attar. 
 



En traitant du thème de l'exil sous la forme d'illustrations, en suivant l'histoire d'un enfant, souhaitez-vous toucher également un public plus jeune ?

Antoine de Saint-Exupéry écrivait "Je suis de mon enfance, comme d'un pays." Je me sens proche de cette pensée. Mon intention première est de véhiculer l’espoir d’une enfant qui tente d'échapper à la barbarie. Cet espoir est adressé à un public large.
 

 

Vous déclinez le roman graphique, dont la sortie est prévue le 11 mars aux Editions Delcourt, en BD concert et film d'animation, pourquoi avoir choisi ces formats ? 

Je choisis un format en fonction de l'histoire que j'ai envie de raconter. Ici, je rêvais de faire exister ce projet en roman graphique, en associant textes et dessins et en permettant au lecteur de suivre le point de vue et les pensées d'une enfant. Le roman graphique m'est apparu comme la forme idéale pour porter un récit à la fois intimiste et universel.
La musique a également un rôle essentiel dans l'histoire, puisqu'il s'agit de la rencontre entre une enfant, Amel, et un musicien qui est aussi un ancien soldat. J'ai eu naturellement envie de faire exister cette musique. 
De là vient mon désir de raconter cette histoire sous la forme d'un concert dessiné, puis en film d'animation. Les différentes formes du projet se complètent. 
 

  


Vous venez en résidence avant la première du concert performé à Stereolux, sur quels axes allez-vous travailler ? QuelLE sera la forme du live ? 

Le live sera composé de projections et séquences animées du roman graphique, musique et création sonore immersive. La musique et le texte seront portés sur scène par le compositeur et joueur de oud, Mohamed Abozekry, le pianiste, Ludovic Yapoudjian, les comédiennes et chanteuses Mayya Sanbar et Negar Hashemi. 
La résidence avant la première sera l'occasion de peaufiner les interactions entre la musique, les voix et les images. Tout est millimétré dans ce travail pour que chaque élément, qu'il soit musical, visuel ou sonore, se répondent. 
La résidence représente aussi une opportunité d'approfondir la création lumière et sonore du live, avec Gaëlle Fouquet assisté de Lorenzo Marcolini à la lumière et Stéphanie Verissimo au son. 
 


 

Ce sujet provoque forcément des émotions, des réactions, comment abordez-vous les temps d'échanges avec le public et bientôt les lecteurs de cette histoire ? 

Chaque rencontre est unique. Et c'est un plaisir d'ouvrir au dialogue. 

 

 

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