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Le Beau Label : Tigersushi - interview du boss

Musique Publié le 06/03/2019

Fondateur de Tigersushi en 2000, producteur, Dj, Joakim Bouaziz incarne la dynamique transversale de son label et son intention d’expérimentation permanente. Avant de débarquer avec ses poulains Maestro et Apollo Noir pour une soirée "Le Beau Label" à l'esprit iconoclaste et novateur, retour sur ses débuts, les évolutions du secteur et ses découvertes (qui seront sûrement les incontournables de demain). 

 

Après avoir lancé Tigersushi, tu es à la tête de son développement, comment choisis-tu les artistes que tu signes et comment travailles-tu sur l’identité du label en général ?

Nous avons commencé Tigersushi, qui était d'abord un site internet avant de devenir un label, à un moment où on trouvait que la musique était trop cloisonnée, les genres isolés les uns des autres, "si j'écoute ça, je peux pas écouter ça" etc. Tigersushi était en partie une réaction à ce phénomène, qui a toujours été présent dans la musique. Il nous a semblé qu'internet était l'outil idéal pour exploser ces barrières et faire découvrir la musique de façon beaucoup plus fluide et transversale. Cette philosophie s'est retrouvée dans le label qui ne suit pas une ligne précise en matière de genre. On signe des gens qui nous inspirent, qui ne rentrent pas dans une case très précise et qui ont un univers riche, souvent au delà de la musique. Maestro est un groupe mais aussi un duo de producteurs qui sont impliqués dans un tas de projets différents. Apollo Noir a un univers visuel riche et s'intéresse à des genres très différents.

 

Quelles évolutions observes-tu dans ton activité et le milieu des labels indés depuis ces dernières années ?

Tout a changé ! Economiquement, les labels essaient de surnager et de s'adapter au nouveau monde du streaming qui a engendré des énormes baisses de revenus pour tout le monde. Ça remonte petit à petit mais ça reste très loin de l'économie du CD ou du vinyl pre-internet. Les artistes doivent se rattraper en tournant en permanence.
Le rapport entre les artistes et les labels a changé aussi. C'est devenu plus un boulot d'encadrement et de DA à la manière d'un manager, aussi parce qu'un artiste ne peut plus juste compter sur un label pour tout faire. J'ai connu cette époque bénie où en tant qu'artiste il fallait juste faire de la musique, éventuellement répondre à quelques interviews et basta. Ce n'est plus possible, l'artiste doit être ultra présent partout pour exister. Le travail en studio n'est plus qu'une petit part du boulot. L'avantage est qu'il y a énormément de moyens différents d'être créatif dans son travail et sa "communication".

 

Quel sera le ton de la soirée Tigersushi nantaise ? Qui sont les groupes programmés ?

Radical, sauvage, séduisant, musical (ça parait évident, mais c'est devenu assez rare de voir des groupes vraiment proposer une vraie performance live, donc je le précise ;-) ), psychédélique. Les Maestro ont déjà beaucoup roulé leur bosse sur la route, c'est honnêtement un des meilleurs groupes live en France dans le genre mélangeant machines, énergie rock et puissance pop. Apollo Noir c'est le génie du synthé modulaire en live. J'estime assez bien connaitre les synthés en général et notamment  les modulaires, malgré ça, je n'arrive toujours pas à comprendre comment Apollo Noir produit des lives si riches et complexes sans aucun filet de secours, pas d'ordi, tout est joué. 

 


 

Tu nous partages tes dernières découvertes musicales ? 

Je vais dire les prochaines sorties car il s'agit de nouveaux artistes découverts récemment. Katerina Emotsiya qui vient de Finlande et un collectif de Paris, 404. 


 

LA PLAYLIST TIGERSUSHI