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A LA VIE, A LA MORR

Musique Publié le 22/03/2016

À la fois une success story et la définition d'une esthétique, le label berlinois Morr Music est riche d'un catalogue qui va doucement sur ses 150 références. De Múm à Postal Service, de Lali Puna à Fenster, de The Notwist à Slow Steve, une aventure marquée au sceau d'un goût assuré et inspirant. Rencontre avec Thomas Morr, créateur et directeur artistique du label. / Guillaume Gwardeath

Interview

Quelle est la nature de ton investissement personnel dans la ligne artistique du label ?

La décision de travailler avec tel ou tel artiste est fondamentale pour moi. Il ne s'agit pas pour autant d'une relation exclusive en tête-à-tête, ne serait-ce que parce que les sorties telles que nous les concevons sont très longues à mettre en œuvre. Quand un projet se concrétise, je suis souvent déjà passé à autre chose. Autre point important : j'aime l'idée que les artistes aient une vie personnelle. C'est pourquoi je ne mets jamais la pression à mes artistes préférés pour de nouvelles sorties. S'ils ne respectaient pas leur vie personnelle, je crois que je ne les aimerais pas autant !

                                           

Est-ce que tu gardes toujours un œil attentif sur le paysage musical de ton pays ?

Je ne me considère pas comme un observateur du répertoire national de quelque pays que ce soit. Mais c'est vrai que la plupart des Allemands que j'apprécie, je travaille avec eux, ne serait-ce que par le biais de la distribution. C'est le cas du label Faitiche par exemple, ou d'Alien Transistor, le label des Notwist.

On parle encore de label « electronica » à propos de Morr Music, même s'il est évident que votre univers va bien au-delà des frontières du genre...

C'est vrai que ça va faire quasiment une dizaine d'années que le terme d'«electronica » ne fonctionne plus vraiment pour nous décrire. Ceci dit, c'est un type de son que j'aime toujours, et il y a encore de nouvelles sorties qui rentrent dans cette catégorie. Je dirais même que c'est celles que je préfère tant elles m'évoquent de bons souvenirs ! Un projet comme Orcas me colle de purs frissons. Mais honnêtement, je ne me soucie pas trop des étiquettes. Je me soucie plus du choix des artistes en tant qu'individus.

Une découverte de Morr Music en 5 disques, par Thomas Morr

  • Sin Fang Bous « Clangour » (morr 088)
  • Mum « Yesterday Was Dramatic, Today Is OK » (morr 058)
  • B. Fleischmann « Welcome Tourist » (morr 041)
  • Isan « Clockwork Menagerie » (morr 028)
  • Lali Puna « Scary World Theory » (morr 023)

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