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J’ai testé : le concert de Son Lux

Musique Publié le 23/02/2018

J’avais, évidemment, acheté mon précieux ticket dès le 1er jour de mise en vente pour ne pas manquer ce concert de Son Lux, trio qui m’avait asséné une grosse claque musicale en 2015. Très (trop pour certains sans ticket) rapidement, la date affichait d’ailleurs complet.

Une semaine exactement avant le concert, sortait le 5ème album du groupe, Brighter Wounds. Un album assez sombre, reflétant la situation anxiogène vécue par les musiciens, en lien avec l’arrivée de Trump au pouvoir aux E-U et par Ryan Lott, qui connut aussi la perte de son meilleur ami (mais aussi la naissance de son petit garçon, symbole d’espoir!). Dans une interview récente à « Plugged », Ryan se confiait à propos de cette période difficile traversée: « le seul espoir qui m’anime aujourd’hui est l’idée d’avoir atteint le sommet du pire et, qu’avec un peu de temps, les choses ne pourront que s’arranger ».

Ce 5ème album ne m’a pas déçu, bien au contraire, malgré un certain mélange de styles qui montre surtout que Son Lux ne peut être enfermé dans la catégorie Rock/pop et que le groupe brise les codes en étant aussi à l’aise en injectant electro, grandes envolées symphoniques presque classiques, sans compter des zestes jazzy, voire soul-gospel …

En 1ère partie du concert à Nantes, se produisait une amie du groupe, Hanna Benn, dont, personnellement, je ne retiendrai que la voix intéressante. Pour le reste, seule avec ses « machines », elle ne m’a pas convaincu et suis même sorti, avec ma bière, faire un 1er tour vers le merchandising, espérant naïvement encore trouver l’E.P Remedy...introuvable !

21h30 précises, le trio entre en scène. Son Lux n’allait pas déroger à ce que je pouvais surtout attendre : jouer principalement le dernier brillant album. Le 1er titre « The fool you need » allait rapidement me conforter; le groupe allait jouer 7 des 10 titres du dernier album. Dès le 2ème titre, le groupe interprète (peut-être pour s’en débarrasser ?) « Easy« , le tube incontesté dont Lorde et Woodkid, entre autres, étaient tombés amoureux. Puis à nouveau deux titres du dernier album,  « Surrounded » et « Labor » avec sa belle intro au piano avant « Stolen » , titre de l’E.P Remedy et l’excellent « You don’t know me » de l’album Bones.

  


Son Lux enchaîne assez rapidement les titres, chacun à sa place avec un maximum d’efficacité; depuis maintenant 2015, le trio est bien rôdé. 

Ian Chang est (peut-être ?) un des meilleurs batteurs du monde aujourd’hui, étourdissant, capable de maîtriser les contre temps, ce qui m’avait déjà frappé en 2015. Rafiq Bhatia faisait mieux qu’assurer à la guitare, délivrant quelques petits solos lumineux me rappelant parfois encore Robert Fripp et Ryan Lott, au clavier et chant, nous touchait par sa voix haut perchée et sensible, faisant mouche sur tous les styles de morceaux.

Hanna Benn est revenue 2 fois sur scène, notamment chanter sur « Dream State », un de mes titres préférés du dernier album, où Ryan chante « out of the dark day…into the brighter night »…Fin du set et assez longue pause avant les deux titres du rappel.

Ryan demande d’abord qui était là, à Stereolux, lors du dernier concert du groupe: c’était le 15 Novembre 2015, deux jours après les terribles attentats frappant Paris et notamment le Bataclan; occasion pour Ryan de revenir longuement sur ces attentats, leurs sentiments d’effroi et d’insécurité, leur tentation d’arrêter (il leur restait 2 concerts en France) puis de rejeter cette hésitation au nom de cette « putain de musique ». Puis Ryan annonçait le 1er titre du rappel, « a sad song » nous disait-il, « Aquatic ». Puis un dernier morceau, « Lost it to trying », encore un très beau titre de l’album Lanterns (2013). 23h01 : les lumières de la salle se rallument.

 

Après le concert, ce fut une nouvelle fois un plaisir de retrouver notre trio pour les autographes mais aussi échanger quelques mots, notamment sur leur dernier album. Leur « meilleur » pour Ian Chang qui partageait mon avis; le plus « naturel » pour Ryan Lott selon qui l’album est très « autobiographique ». Ce soir là, le groupe a montré sa capacité à adapter ce dernier album au live, lui donnant une autre dimension plus…lumineuse ! Merci Son Lux !!

Par Benoit Dhostel alias Ziggy 
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