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J’ai testé : In.Visible(s) - Soirée de lancement / Vernissage

Publié le 02/04/2020

C’est dans une ambiance jazzy qu’a débuté la soirée d’ouverture du temps fort IN·VISIBLE(S). Le public largement au rendez-vous circulait déjà avec fluidité à 18h45, horaire d’arrivée — quart d’heure nantais oblige. Pour l’occasion, le bar propose au choix un verre de muscadet ou un verre de rouge. Le hasard faisant bien les choses, en optant pour le coteau d’Ancenis Landron Chartier 2019, on se prépare inconsciemment pour l’atelier vin du week-end dédié à notre cher blanc local.


 

La courte période précédant le discours d’ouverture du directeur de Stereolux aura permis de s’intéresser à Moi, Centre du monde V1, et d’observer l’attrait porté par les enfants à l’installation.
 


Le discours d'ouverture d'Eric Boistard reprend la présentation de l'événement : ressentir plutôt que voir mais aussi révéler, rendre intelligible pour changer notre regard et mieux appréhender le réel… Avec évidemment — on aurait pu lui reprocher sinon — un petit clin d’œil à l’actualité parce qu’en plus de balayer largement le champ des sciences humaines, quelle agréable surprise pour ce court temps-fort de pouvoir y ajouter une mise en situation épidémiologique. Les plus parano y verront clairement un complot, les astrologues un alignement des astres. 

En attendant le concert de la chorale Au Clair de la Rue à 19h30, l’occasion est toute trouvée de s’intéresser à l’exposition Nous, les invisibles ?! dans le hall. Celle-ci semble passer inaperçue de la foule circulant avec ses verres à la main. Ironie quand tu nous tiens. Le premier concert du festival aura eu du mal à attiser la foule, pourtant plein de vie et répondant directement au travail d’Adeline Praud suspendu juste en face de la scène improvisée par la chorale. Il aura fallu Bella Ciao pour animer l’audimat et réconcilier bobos et prolos — bah oui, tous les français ont la révolution dans le sang c’est bien connu. 
 

 

 
 

Etant dans l’impossibilité d’aller voir les expositions à l’étage avec le verre de complément, on s’en tiendra à se préparer à la première performance des deux jours d’animations, Orbits par Quadrature. Expérience vivement recommandable bien qu’un petit groupe de personnes bruyantes se soit estimé au-dessus du respect envers l’artiste, son œuvre et le public étant venu les honorer. Des âmes courageuses auront remis les fautifs.ves à leur place. De quoi compenser le message aussi beau que déprimant du spectacle que l’on venait de voir : il y a donc encore de l’espoir dans ce monde de brutes.


Le reste de la soirée aura été structuré par le « blind.visible test ». Une fois la pilule du jeu de mot (d’accord, habile) avalée, on rentre dans un défi particulièrement difficile, appuyé par l’écart final entre la pire et la meilleure équipe : trois bonnes réponses pour la première, dix-sept pour la seconde, sur plus d’une vingtaine de questions musicales. Le programme complet pour celles et ceux souhaitant éventuellement emprunter le format — il est bon de le signaler, adapté au thème de l’invisible :

SESSION#1 : 1) Musiciens oubliés 2) Artistes masqués, déguisés 3) Interprète original d’une reprise 4) Diffusion d’images 5) Quelle époque pour chaque coiffure de David Bowie

SESSION#2 : 1) Voix artificielle chantant des paroles en français, of course 2) Le juste beat ou trouver le bon tempo d’un morceau 3) Trouver une mélodie « interprétée » à la flûte 4) Trouver ces femmes artistes
 


 

On comprend assez rapidement avec le choix des différents chapitres à quel point la tâche a pu s’avérer particulièrement ardue. Toutefois la sélection par les animateurs était largement équilibrée, pas consensuelle ni nichée à outrance. La deuxième partie de soirée et la deuxième session auront eu raison des spectateurs.rices présents jusque-là. Il est aussi possible que nombre de personnes ait été happées sous les chapiteaux du festival Handiclap voisin mais on ne leur en veut pas. Une fois le trophée invisible (il n’aurait pu en être autrement) décerné à l’équipe gagnante, c’est dans une ambiance funk qu’Aimé Jockey — DJ de la soirée pratiquant les vinyles, bien plus glamour que le shuffle par USB — nous emmène vers la sortie. Ou le début de la suite ?