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Fluo & loufoque... Que nous réserve vraiment le spectacle musical des Black Bones ? (interview)

Publié le 06/04/2022
Pour leur second projet jeune public intitulé Oh Yeah ! Oh Yeah !, le groupe Black Bones a mis le paquet : c'est avec un savant mélange de dessin en direct, de composition musicales loufoques, de costumes et de décors éclairés que le groupe nous entraînera dans un joyeux spectacle familial pop. On y suivra un roi errant dans son propre château, qui pour se débarasser de son ennui va se lancer à la recherche d’une salle mystérieuse : un lieu enchanteur où l’amusement serait éternel... 
Anthonin Ternant, compositeur et interprète du roi est revenu pour nous sur ce spectacle fluo plein d'inventivité que nous accueillerons à Stereolux le dimanche 24 avril.
 

OH YEAH ! OH YEAH !


Comment le projet Black Bones a-t-il émergé, et quelles sont vos inspirations ?

A. T. : Black Bones a émergé à la suite de notre groupe précédent, The Bewitched Hands, duquel Marianne et moi, Anthonin, faisions partie. L’idée était de faire un groupe pop mais avec une dimension visuelle importante, notamment en live. On avait vu les Flaming Lips en festival et on avait adoré l’esprit de fête psyché, costumé, et très coloré. J’avais un cursus scolaire Arts Plastiques que j’avais laissé tomber pour la musique et j’ai eu envie à ce moment là de mêler le visuel et la musique. Parmi les inspirations à l’époque, il y avait aussi Daniel Johnston pour sa musique et ses dessins.

 

L’idée première dans les projets Black Bones est de surprendre et d’amuser le spectateur qui s’attend à un concert classique. On définit aussi les concerts comme des clips en live.

Votre spectacle Oh Yeah ! Oh Yeah ! est une forme visuelle et musicale. Pouvez-vous nous en dire plus sur la scénographie qui mélange à la fois des décors, des costumes, de l'animation 3D et des dessins réalisés en direct ?

A. T. : L’idée première dans les projets Black Bones est de surprendre et d’amuser le public qui s’attend à un concert classique. On définit aussi les concerts comme des clips en live. J’aime utiliser des nouveaux médiums à chaque nouvelle scénographie : The Wolf Under The Moon était plutôt marionnettique, Angel était basé sur les jeux de lumières et les leds, Black Bones sur les chorégraphies. Avec Oh Yeah ! Oh Yeah !, nous étions partis sur un spectacle uniquement dessiné mais les tempos rapides nécessitent plus de mouvements et nous avons donc décidé d’ajouter de la vidéo 3D. Les dessins et les vidéos sont projetés sur un grand écran ce qui permet à la fois au spectateur d’être immergé dans l’image mais aussi de nous servir de décor pour les personnages que nous incarnons. Un soin particulier a été apporté aux costumes réalisés par Marianne. Il y a des anachronismes dans le spectacle pour ne pas être uniquement dans des références médiévales et les costumes sont des hybrides de streetwear et de références aux créatures fantastiques : La doudoune thorax de squelette, l’armure jogging ou le hoodie fantôme. 

 

Très vite, je me suis construit une façade de château en carton par lequel j’entrais sur scène avec une couronne sur la tête. C’était juste pour la blague, juste pour éviter un énième concert guitare/voix.

La figure du roi est le pilier de vos derniers projets - que ce soit le premier spectacle The Wolf under The Moon ou Oh Yeah ! Oh Yeah ! - , au cœur d’une scénographie pop médiévale. Comment vous est venue cette idée ? Pourquoi mélanger les genres ?

A. T. : Le premier projet scénographié a été The Wolf Under The Moon. C’était au départ un simple projet guitare/voix. Très vite, je me suis construit une façade de château en carton par lequel j’entrais sur scène avec une couronne sur la tête. C’était juste pour la blague, juste pour éviter un énième concert guitare/voix. Au fur et à mesure, la scénographie s’est développée. Le roi et le château sont les premières idées qui me sont venues. Pourquoi ? C’était plutôt instinctif mais avec le recul, je me dis que c’était peut-être pour marquer le coup avec le groupe que j’avais en parallèle, The Bewitched Hands. On avait une manière collective de fonctionner et j’avais besoin de mener mon propre truc et donc d’en être le roi. Pour le mélange des genres, je crois que ça vient de la musique que j’ai aimée. Je  me souviens que la première fois que j’ai écouté Doolittle des Pixies, j’ai cru que c’était une compilation de différents groupes. Ma musique étant très en contrastes également, cela se traduit visuellement par l’utilisation de différents médiums.

 

Comment en êtes-vous venus à créer pour les enfants ?

The Wolf Under The Moon a vite été repéré dans le réseau jeune public. Il n’était pas pensé spécialement pour les enfants mais le côté pop, coloré et horreur à la Scoubidou a plu. C’est très difficile de développer des projets comme ça dans le circuit classique de la musique actuelle. Le réseau jeune public permet d’expérimenter des nouvelles formes. Oh Yeah ! Oh Yeah ! s’adresse d’ailleurs à tout le monde, quel que soit l’âge !

Oh Yeah ! Oh Yeah ! s’adresse d’ailleurs à tout le monde, quel que soit l’âge !

Avec ce spectacle pop, joyeux et excentrique, on a envie de vous demander... Quels enfants étiez-vous ?  

Anthonin : J’étais un enfant plutôt timide mais très heureux. J’étais plutôt porté sur le dessin sans que ce soit non plus une vocation. J'ai voulu être boucher puis maquilleur de films d'horreur, j'avais déjà une tendance à la découpe et au gore. LOL. 

Marianne : Petite, j'étais d'un tempérament très gai, curieuse mais assez têtue. La musique avait déjà une part importante : une anecdote familiale dit que je n'aimais pas que l'on m'interrompe lorsque je m'enregistrais sur mon petit magnéto. Concernant les plans de carrière c'était assez changeant, tantôt une vocation d'archéologue, chanteuse, ensuite je voulais travailler dans un cirque ou encore reprendre le bar de mon arrière grand-mère . J'y vois aujourd'hui une belle ouverture d'esprit ;)

Odilon : J'étais un enfant plutôt solitaire, étant le plus jeune de ma fratrie, je jouais beaucoup tout seul, et rêvait de devenir "inventeur", alors je fabriquais des choses principalement avec de la ficelle et du scotch (distributeur de nougats, ciel étoilé dans ma chambre avec des étoiles phosphorescentes...). Passion pour les Legos et les Simpsons également. 


Spectacle Oh Yeah ! Oh Yeah !, dimanche 24 avril à 16H00. Tout public à partir de 6 ans. Pour réserver