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Festival des 3 Continents : Un programme éclectique clôturé par une soirée palmarès (interview)

Publié le 23/11/2021

Du 19 au 28 novembre a lieu la 43ème édition du Festival des 3 Continents, festival dédié aux cinématographies d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Après une édition 2020 marquée par la fermeture des cinémas et le report de nombreux films dûs à la crise sanitaire du covid, le festival espère redonner au public l'envie de reprendre le chemin des salles obscures. Jérôme Bardon, directeur artistique de l'événement nous éclaire sur les particularités de cette édition.

La cérémonie de remise des prix clôturant le festival se tiendra à Stereolux à la suite d'une soirée ciné-concert. Au programme : la diffusion du film La longue Journée de Mohamed Abbazi & Donna Woolfde (1969) + concert de l'artiste Nora Sigué, puis pour finir la tant attendue révélation du palmarès.


Après une édition 2020 confinée, quelle sensation éprouvez-vous à l'idée de retrouver votre public et les salles de cinéma ?
J.B. : Comme pour tous les événementiels culturels et les lieux de diffusion, un mélange de plaisir et d’excitation puisque c’est la rencontre des œuvres et des publics est le sens premier de notre démarche. Les salles de cinéma comme d’autres lieux peinent un peu à retrouver leur public pendant que les centre commerciaux affichent complets chaque week-end. On espère juste que le festival participera à son échelle à réenclencher du désir et de la motivation et que l’ensemble des salles partenaires pourra en bénéficier.
 
 
Quelles sont les particularités de cette édition 2021 ?
J.B. : Elle s’étend pour la première fois sur dix jours. Deux week-ends donc. On espère que ce léger étirement favorisera une meilleure répartition et circulation des publics, des plus jeunes au tout public. 88 films seront proposés couvrant une période de presqu’un siècle de cinéma puisque le film le plus ancien de la programmation date des années 1930 et les plus récents, ceux de la compétition internationale qui sont inédits en France de 2021. Animation, films de sabre japonais, mélodrame, documentaire, le programme 2021 est éclectique.
 
 
Le festival se terminera le 28 novembre par une soirée de palmarès à Stereolux, au programme, un ciné-concert orchestré par Nora Sigué (alias Myako) autour du film La longue Journée de Mohamed Abbazi & Donna Woolf. Qu'est-ce qui vous a pousser à choisir ce film en particulier ? 

J.B. : Parce que La longue journée qui est un film inachevée, une suite de rushes sans son et le résultat d’un tournage clandestin au Maroc à la fin des années 1960 nous semblait justement offrir une belle matière pour un ciné-concert. Non pas tant un exercice d’interprétation, les images sont très précises dans le relevé qu’elles proposent de la condition de ces femmes berbères vendant leur force de travail comme aide-ménagère, mais plutôt un mouvement vers le film pour soutenir cette force et ce qu’elles portent jusqu’à nous avec un demi-siècle de différé puisque ces images ont été récemment retrouvées et rendues au regard.

 
 
©La Longue Journée de M.Abbazzi, & Donna Woolf.
 
Pouvez-vous nous en dire plus sur le reste du déroulé de la soirée ? Quelles surprises nous attendent ? 
J.B. : Et bien le palmarès en lui-même ! Huit films sont en compétition cette année dont trois sont des premiers films et pour un autre une première fiction. Nous sommes bien évidemment curieux de la réaction du public qui donnera à travers ses votes son prix (il a vraiment compté pour la carrière en France de certains films) et de celle des deux jurys, celui des jeunes, et des choix qui seront ceux du jury professionnel. On a souvent été surpris ces dernières années, les cinéastes aussi ! Cela donne souvent lieu à des moments forts !