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ÉCRANS & NUMÉRIQUE : MAIS QUE FAIT-ON DANS NOS ÉCOLES PRIMAIRES ?

Action culturelle Publié le 07/12/2016

L’avis de Franckie Trichet.
Adjoint au maire de Nantes en charge de l’innovation et du numérique.
 

L’innovation, aujourd’hui, c’est beaucoup de numérique et d’écrans. Dans cette société connectée, comment la Ville intègre cette dimension dans nos écoles ?

L’avenir de nos enfants sera naturellement connecté. Lorsqu’ils rentreront dans le monde du travail, ils seront plus nomades que nous et il y a de grandes chances pour que le travail à domicile ou dans des espaces de co-working ait pris une place bien plus importante qu’aujourd’hui. Nos enfants évolueront dans une organisation du travail profondément renouvelée. L’école d’aujourd’hui doit leur apporter les outils nécessaires pour entrer dans ce nouveau monde, ce nouveau paradigme de société. Mais notre vision va au-delà de la technologie en se concentrant massivement sur les usages même si, pour l’instant, l’équipement reste une priorité. Il faut que nous comblions les problèmes de connexions que rencontrent certaines structures. L’accès à internet très haut débit participe pleinement à la pédagogie en permettant, par exemple, d’utiliser l’interactivité de GoogleEarth et l’actualité du Vendée Globe pour rendre plus vivant un cours de géographie.

 

Une bonne connexion... Et des équipements ?

Les 113 écoles de Nantes sont toutes raccordées à internet avec un débit minimal de 4 méga-octets par seconde. Le déploiement de la fibre Très Haut Débit (débit supérieur à 30 méga-octets par seconde) est achevé dans 31 écoles. A l’horizon 2019, toutes les écoles seront connectées à la fibre. Nous équipons également les classes de vidéoprojecteurs interactifs. 25 écoles en disposent aujourd’hui et le retour des enseignants est très positif. Ils considèrent que l’approche des cours est plus ascendante et pragmatique. Le déploiement de ces nouveaux outils se fera au rythme d’une trentaine par an en fonction des projets pédagogiques et de l’engagement des équipes éducatives.

 

À cet âge, il y aurait donc du sens en termes de pédagogie ?

L’apprentissage est plus ludique et stimulant et la technologie permet d’envisager des pédagogies alternatives. Nous restons très attentifs aux actions mises en place par les équipes d’enseignants en proximité. La pédagogie doit être appropriée mais cela permet la création de nouveautés extrêmement intéressantes où l’on constate que les élèves décrochent moins, restent concentrés plus longtemps et sont plus actifs. Un « club de bonnes pratiques » a récemment été monté par des institutrices et instituteurs pionniers et curieux. On constate une réelle appétence !

 

Concrètement, cela se traduit comment sur le terrain ?

Certaines équipes choisissent de monter des émissions de web radio, d’autres préfèrent faire découvrir le vidéo-mapping pour le spectacle vivant – ce qui promet de beaux spectacles de fin d’année, d’autres encore créent des albums numériques lus par les cycles 1 pour les cycles 3 dans l’optique de faciliter l’apprentissage des mots ou encore réalisent des jardins durables et connectés. Le périscolaire n’est pas en reste avec des initiatives comme des courses d’orientation connectées. Pour certains projets, la Ville peut mettre à disposition des équipements spécifiques comme des tablettes mais ce n’est pas généralisé.

 

Ce serait donc, entre autres, un accélérateur de processus créatifs à tous les niveaux ?

Le numérique ne s’arrête pas à l’écran, même s’il est souvent présent. Nous pensons qu’il facilite l’accès à la création en tout genre, un accélérateur de processus créatifs à tous les étages. La variété des usages doit se retrouver partout pour former les citoyens de demain qui doivent cultiver un esprit critique sur la société en transition numérique. Et s’il y a une disparité de l’approche du numérique dans les familles, que chacun fait avec ses propres ressources, aujourd’hui tout le monde doit savoir ce qui se fait dans notre ville. Nous tenons à ce que tous les acteurs de la médiation numérique se connaissent, que les offres mises en place soient accessibles et visibles pour toutes les familles (stages programmation pendant les vacances, opérations coding goûter, fablab junior, etc.). À l’horizon de 2025, 60% des métiers de demain ne sont pas encore connus. Le digital est une chance pour les générations futures. Et l’égalité homme/femme en est un enjeu, en cassant les stéréotypes. Notre jeunesse va inventer le monde de demain, à nous de leur donner toutes les armes  !

 

Propos recueillis par Valérie MARION

 

 

Dossier « Écrans & numérique » réalisé par Bigre dans le cadre d’un partenariat avec Stereolux