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Digital Tbilisi en Géorgie : esprit de Scopitone es-tu là ?

Arts numériques Publié le 22/08/2019

Alors que Scopitone s’apprête à investir l’ancien MiN, un lieu profondément ancré dans l'identité nantaise, son concept - et son état d'esprit - s'exporteront à l'extrême est de l'Europe un mois plus tard : Tbilissi, la capitale géorgienne, jumelée avec Nantes, accueillera du 25 au 27 octobre la première édition d'un festival "dédié aux arts numériques et aux cultures électroniques".

"Nous nous sommes directement inspirés du festival nantais, que nous suivons depuis plusieurs années", lance la directrice artistique de Digital Tbilisi Nino Bjalava, qui a confié le commissariat d'exposition à Cédric Huchet, le coordinateur artistique de Scopitone. "L'art numérique est très peu exposé en Géorgie, précise-t-elle. Nous créons donc le premier festival de ce type dans le pays, mais aussi dans tout le Caucase, et peut-être même dans toute l'ex-Union soviétique !". C’est donc en étroite collaboration qu’a été bâtie la programmation qui mettra à l’honneur sept artistes étroitement liés à Scopitone et notamment les Nantais Guillaume Marmin, Mickaël Lafontaine et Tom Leclerc.

"Ce sont des artistes dont nous aimons et suivons le travail, mais dont la venue n'aurait pas été possible sans la connexion avec Scopitone", explique la directrice artistique par ailleurs designer graphique, qui organise le festival avec quatre autres figures du milieu culturel tbilissien (toutes des femmes !). Mais Digital Tbilisi a aussi une ambition qui lui est propre : favoriser les collaborations entre artistes français et artistes locaux, notamment dans le cadre de résidences. C’est à cette fin qu’ont été conviés Guillaume Marmin et Mickaël Lafontaine. Le premier mettra en image les travaux de deux musiciens géorgiens, Kordz et Anushka Ckheidze. Le second créera des cartes postales cartographiques et sonores de Tbilissi main dans la main avec d'autres artistes visuels, mais aussi des ingénieurs du son, des urbanistes, des musiciens, des poètes et des artistes hip-hop du pays.

 
Guillaume Marmin  / Mickaël Lafontaine

Ces workshops se dérouleront dans le précieux écrin du Musée national de Géorgie, un des sept lieux qui accueilleront le festival, parmi lesquels on retrouve également un musée de la photographie et du multimédia, un grand parc familial et même une usine à vin."L'initiative est très bien accueillie tant par la ville que par les structures indépendantes, qui nous ouvrent leurs portes dans des endroits magnifiques, où la richesse du patrimoine se confrontera aux arts numériques, avec une accessibilité à des spectateurs de tous âges", se réjouit Nino Bjalava.

Côté cultures électroniques, la capitale de la Géorgie est déjà très réputée pour sa scène musicale, avec la présence de clubs qui n'ont rien à envier aux plus grandes adresses berlinoises. Il en va ainsi du Khidi, situé dans un endroit insolite sous un pont soviétique, un des lieux partenaires de l’événement qui accueillera lui aussi plusieurs artistes de la programmation après avoir ouvert ses portes récemment à un certain David Lynch…

La directrice artistique voit également dans ce festival le fruit de la richesse des échanges européens. Côté français, l'événement a reçu le soutien de Stereolux/Scopitone, mais aussi de l'école E-artsup de Toulouse, qui a créé son identité visuelle. "Aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de l'Europe", rappelle-t-elle alors que son pays a vu, en juin dernier, le Président du Parlement démissionner dans un contexte de révolte populaire, en réaction à des relations politiques troubles avec la Russie.

D'ailleurs, l'Europe sera traversée plusieurs fois d'est en ouest cette année, puisque la scène géorgienne est également attendue à Nantes. Une soirée Stereotrip, réunissant artistes visuels et musiciens, est prévue en décembre à Stereolux et les travaux issus des résidences franco-géorgiennes effectuées à Digital Tbilisi ne manqueront pas d'être présentés lors de futures éditions de Scopitone...