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24/7 : une nuit de sommeil en 20 minutes grâce à la réalité virtuelle ? - Interview du collectif Invivo

Arts numériques Publié le 21/10/2019

Dans un futur proche, la start-up Dreamr décide de développer un casque permettant de récupérer le bénéfice d’une nuit en seulement vingt minutes. Pour tester l’efficacité de cet outil, l’entreprise va expérimenter les limites de ce casque sur un patient-test… Et si c'était vous ? Entre réalité et virtualité, le collectif lyonnais Invivo créée une nouvelle forme de narration immersive. Rendez-vous à Electrons libres les 8 & 9 novembre.

Pouvez-vous revenir en quelques mots sur la création de cette performance ? 

24/7 est notre création collective. Dans la lignée des deux premiers spectacles, nous avons travaillé autour de l’immersion et des technologies appliquées au théâtre. Ce spectacle marque un jalon dans notre rapport à l’immersion car nous avons souhaité écrire et produire une forme qui mélange théâtre et réalité virtuelle. Le challenge était à la fois dramaturgie, scénaristique et technologique. IL en ressort un spectacle immersif de 1h pour 40 spectateurs (dont 20 minutes sous casque VR) qui parle du sommeil de demain.

 

POURQUOI ÊTRE PARTI du thème du sommeil ? 

La thématique du rêve nous suit depuis la création du collectif. C’est à la lecture du livre de Jonathan Crary, 24/7 : Le capitalisme à l’assaut du sommeil, que nous avons décidé de faire du sommeil et de sa (non) maitrise le sujet du spectacle. En parallèle de la lecture du livre, nous commencions des essais d’utilisation de la technologie VR. Ces deux points d’entrée ont défini l’écriture de fiction de notre spectacle.
 

      

 

Comment exploitez-vous la VR dans votre processus de création ? 

La VR pour le spectacle 24/7  fait partie intégrante du processus de création. Nous avons écrit ce spectacle pour et avec cette technologie. Lors de la création, il y a maintenant plus de deux ans, nous souhaitions arriver à utiliser à la fois la vidéo à 360° dans le casque (images pré-tournées) et la caméra incluse dans les téléphones qui servent d’écran. Cette idée nous a permis, en développant un application dédiée, de faire des bascules entre images pré-tournées à 360° et images directement filmées de la caméra de chaque casque. Les spectateurs se retrouvent donc à alterner entre deux formes de réalités / virtualités.

 

La VR a eu des difficultés à prendre son envol contrairement aux attentes, pensez-vous que cette technologie a de beaux jours devant elle ? 

La VR se développe assez différemment en fonction du domaine auquel elle est rattachée. Elle n’entre pas dans les foyers comme l’avait prédit une bonne partie des constructeurs il y a quelques années, sûrement parce qu’elle reste encore une expérience trop individuelle. Tout peut changer très vite en fonction des avancées qui seront faites notamment dans le domaine des réalités mixtes. Ça a été pour nous un outils incroyable pour développer l’écriture de notre spectacle. Il nous semble très important de l’interroger autant que de l’utiliser.
 

 

Quelles réactions de la part du public avez-vous observées ? 

Les réactions sont très diverses et personnelles. Le panel des spectateurs est très large en âge et en connaissance de ces technologies ce qui rend les discussions très riches à la sortie du spectacle. Nous avons pour habitude de rester vigilants à ce que l’expérience / le spectacle se passe dans de bonnes conditions.