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jeu. 18 avril 2019 20H30

STEREOTRIP I PRAGUE

LAZER VIKING + MANON MEURT + COLD COLD NIGHTS

Terminé
Tarif sur place : Exonéré 0€ | Structure relais 2€ | Guichet 10€
STEREOLUX Salle Micro Debout
Placement libre debout
Organisateur : Stereolux

Sous le régime communiste, le rock and roll était interdit. Trop occidental, trop libre. Après la chute du rideau de fer, Vaclav Havel, fan de rock, devient président et la scène rock indépendante retrouve aussi une liberté. 20 ans plus tard, ce sont de multiples projets passionnants qui émergent et s’exportent.
Petit tour d’horizon avec le rock déjanté de Lazer Viking, la pop rock shoegaze de Manon Meurt et l’indie post-rock-folk de Cold Cold Nights.

Stereotrip I Prague

C'est le cœur palpitant de la Vieille Europe, un carrefour de traditions et de légendes en tous genres, la capitale d'un peuple bon enfant, à l'humour caustique et absurde, loufoque et mélomane, depuis que Mozart y fit jouer pour la première fois son Don Giovanni. Amatrice de classique donc, et de jazz, dont elle fait venir les noms illustres dans ses clubs enfumés. Mais quid des musiques actuelles ? Le rock, comme dans la plupart des pays de l'ancien bloc soviétique, a longtemps servi de vecteur à la parole dissidente avant de s'ouvrir à de multiples influences après l'effondrement du bloc en question, à l'image de l'hétéroclite et transnational Gogol Bordello ; la scène electro, quant à elle, très DIY, s'émancipe et se fait connaître, notamment par le biais du festival Elecke et du collectif Polygon, attire faune, oreilles et regards – jusqu'à devenir le nouvel Eldorado de la rave ?
Prague, en fait, bouillonne, forte de sa jeunesse et de son esprit de résistance – c'est aussi là qu'on trouve les meilleures bières au monde.

 

      

Lazer Viking

Il se dit « dernier véritable anti-héros, monstre mythique et légende vivante », mais ça n'engage que lui. Il aime bien jouer en slip, mais là également ça n'engage que lui, et tire peut-être son nom de scène de l'album éponyme des noisy, bordéliques et américains An Albatross (oui, avec 2 « s », mais ça n'engage qu'eux) ; pratique, selon ses humeurs, la ballade bluesy tendance crooner à la cool, la pop débilo-vitaminée, le garage poilu et énervé, le tout en mode lo-fi – en bref, il fait un peu ce qui lui plaît, à la manière tchèque : décontractée, tendre et drôle, avec un grain de folie qui n'engage que lui.

Manon Meurt

Manon Meurt – on soupçonne le colonel Moutarde, avec le chandelier dans la bibliothèque. Manon Meurt mais ne se rend pas. Manon Meurt mais fait quand même du shoegaze, sous le divin patronage de la sainte trinité Ride-Lush-My Bloody Valentine, seulement un shoegaze plus brumeux, plus mélodique. Manon Meurt mais possède une voix de miel, douce comme l'ambroisie, éthérée comme l'absinthe, à faire se pâmer les morts. Manon Meurt dans le désert mais son amant survit, c'est déjà ça. Manon, elle, connaît les sources. Mais enfin, Manon Meurt – à moins que ce soit Mme Pervenche, avec le poison dans le salon ?

Cold Cold Nights

L'ensemble pourrait, au premier abord, paraître hétéroclite, voire brouillon : des guitares, des machines, une trompette, un accordéon ; un horizon musical balançant entre post-rock, indie folk, avec une touche emo. Mais c'est précisément cet assemblage « baroque » (à l'image de la Prague architecturale) qui fait la cohérence d'une musique dominée par un onirisme mélancolique, menée par des percées cuivrées (avec, de loin en loin, l'ombre de Sigur Rós), des élans électriques, des soupirs d'arpèges, des trouvailles mélodiques, et dont les voix ne sont pas sans rappeler celles, lancinantes, de Balthazar. Le quatuor a signé récemment (The) Last Summer, un premier album salué par la critique tchèque, qui y voit le futur de la scène indé. Le présent est déjà pas mal...