Poupie + Nabla Mujina

Pas poupie de cire pour un sou, encore moins poupie de son (ah çà, non alors !) et certainement pas poupie de salon – vous savez, de celles qui voient la vie en rose bonbon. Plutôt poupie qui fait « non, non, non », pas parce que personne ne lui a appris à dire « oui », mais parce qu'elle sait ce qu'elle veut (par exemple, ne plus participer à un télécrochet, même si The Voice l'a révélée) : intuitive, volontaire, la jeune Lyonnaise aux faux airs de Fifi Brindacier (la faute aux couettes et aux taches de rousseur) ne s'en laisse pas conter sur son premier album, Feu : « Le feu, c'est quelque chose de très fort, ça brûle, on ne peut pas jouer avec ça, il faut faire hyper attention ». Vous voilà prévenu·es.

Naviguant entre trap (elle a invité Jul, son copain de vocoder, sur l'un de ses morceaux), reggae (ses premières amours), pop US à la manière de Taylor Swift, et reggaeton, Poupie, pétillante, impertinente, se fait visiblement plaisir et laisse le champ libre à un naturel fantasque et volcanique (se référer au titre de l'album). La musique d'une jeune femme bien dans (et de) son époque – plutôt du genre à bouffer la vie qu'à faire la potiche dans une maison de poupies.  

Un esprit malsain dans un corps sain, le reste n’est qu’une question d’équilibre. Nabla n’est que le reflet de ce que Mujina dépose dans nos villes, et quand le soleil vient à ne plus briller, rien n’est plus instable que cette projection. L’aléatoire devient alors maitre des émotions et de leurs conséquences. La douceur peut laisser place à l’horreur tout comme le rire peut effacer nos pleurs. Mais le voyage en vaut la peine puisqu’il est inconnu… et la rage qui nous habite tous, mérite d’être connue. Nabla Mujina ne rappera ni ta vie ni celle d’un autre, pourtant rien ne t’empêchera de te reconnaître dans ses paroles. Peut-être fais-tu partie du reflet.