The Pirouettes + Philémone

Comme tous les artistes de leur génération (ils ont moins de 50 ans à eux deux), ils ont depuis un bail dépassé les traditionnels et éculés clivages entre chanson, pop et rock – mais s'en sont-ils jamais souciés, et est-il d'ailleurs bon de s'en soucier ? –, et font de la musique comme ils s'aiment, de façon parfaitement spontanée et décomplexée. Ceux en qui d'aucuns ne voyaient qu'une gentille mais énième resucée de groupes electro-pop « à la française », chic et décontractée, s'avèrent pourtant bien plus retors qu'il n'y paraît – il suffit, pour s'en convaincre, de prêter attention aux paroles faussement ingénues de leurs chansons, lancées crûment, comme autant de punchlines très premier degré. Ingénu mais pas naïf, le duo a su grandir, enrichir sa palette (entre autres en s'entourant de musiciens sur scène), tout à son idylle et au perfectionnement de son art de la virevolte. Avec cette assurance, cette hardiesse et cette confiance qui font le sel de la création, de l'amour et d'un salto arrière réussi.

Symbole d’une « génération rageuse et courageuse », Philémone tempère sa noirceur par des soubresauts électroniques qui prouvent qu’on peut danser, penser et panser en même temps. Elle conjugue ses sentiments au féminin pluriel. Au cœur de ses compositions, on retrouve un flow habile et nerveux, une obsession textuelle. Une chanson qui captive et percute.