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jeu. 15 févr. 2018 20H30

Les Nuits de l'Alligator

Les Filles de Illighadad + Altin Gün + Kepa

Terminé
Tarif sur place : Exonéré 0€ | Structure relais 2€ | Guichet 14€
Pour les détenteurs de la carte Stereolux : 1 place achetée / 1 place offerte (La place offerte vous sera remise au guichet le soir même, sur présentation de votre billet et de votre carte Stereolux en cours de validité)
STEREOLUX Salle Micro Debout
Organisateur : Stereolux

le mot du programmateur

Cette nouvelle édition nous mène vers de lointaines et exotiques contrées. Vers le désert du Niger avec le blues touareg électrique des Filles de Illighadad et vers Istanbul où les Turco-hollandais de Altin Gün nous plongent dans les sonorités psyché-rock de la scène turque des 70’s. Le Bayonnais Kepa et son blues du bayou ouvrira cette soirée hors-norme et intemporelle.

Les Nuits de l'Alligator #13

Malgré une réputation aussi tenace que son cuir est épais, l'alligator n'est pas l'animal atrabilaire et bougon trop souvent décrié. Sympa, avenant, l'alligator cultive ses amitiés et ses passions, essentiellement celle du blues (né, comme lui, dans le bayou) et de son héritage – c'est-à-dire une bonne part de la musique moderne. L'alligator promène donc de ville en ville ses trouvailles, qu'il aime à faire partager – et ce, pour la treizième année consécutive. Non, décidément l'alligator mérite bien mieux que sa réputation – contrairement au crocodile qui, lui, est une véritable ordure.

  

Les Filles de Illighadad (Niger)

Tout est parti d'une vidéo postée sur les réseaux sociaux, qu'a visionnée un responsable du label Sahel Sounds – l'engouement a fait le reste. Les Filles de Illighadad, c'est un trio féminin et familial, originaire du Niger, qui s'est emparé, pour le propulser dans le XXIe siècle, du chant traditionnel tendé – le tendé étant, à l'origine, un tambourin dont se servent les femmes au cours de cérémonies pendant lesquelles elles chantent tandis que les cavaliers font montre de leur habileté à dos de dromadaire. À l'aide du tendé donc, mais aussi de la calebasse et de la guitare (électrique et acoustique), le trio revisite le répertoire traditionnel touareg. Mais peut-on parler de « musique traditionnelle », ou de « blues du désert », à la manière de Tinariwen ? Les descriptions semblent vaines, qui peinent à capter l'essence d'une musique enveloppante, envoûtante, entêtante, qui suscite visions et mirages, transe et écho de temps immémoriaux. Et qui, en contrepoint, nous renvoie à l'actualité tragique du Sahel et aux dangers de la normalisation idéologique.

Altin Gün (Hol-Tur)

C'est l'histoire d'un coup de foudre : Jasper Verhulst, sympathique batave et bassiste de Jacco Gardner assiste, à Istanbul, à un concert au cours duquel il découvre le son de la scène turque des 70s. Claque donc, et décision prise dans la foulée d'explorer les potentialités de cette musique qui d'emblée le subjugue. Jasper s'entoure alors de cinq musiciens, dont le percussionniste de Jungle by Night et deux musiciens turcs – Altin Gün est né. Et c'est tout un pan du répertoire traditionnel et de la scène progressive turque des 60s et 70s qui ressurgit, que vivifient les sonorités psychés d'un funk-rock en fusion. La filiation avec l'Anadolu rock est évidente, même si elle apparaît ici vidée de la dimension politique qui animait bon nombre de groupes d'alors – demeurent le plaisir du jeu, la rencontre jouissive d'univers distincts dont la collision réconcilie, si besoin est, l'ancien et le moderne.

Kepa (Fr)

Il joue de l'harmonica… et il joue aussi de la gâchette – euh, de la guitare (ce qui, à bien y réfléchir, n'est pas si différent dans son cas). Kepa, jeune musicien bayonnais, joue ce qu'il appelle un « power blues » détonnant et énergique, qui semble émaner de tout son être, tant l'homme, armé de ses guitares Dobro, transpire le blues sorcier du bayou. Slidant, tambourinant, soufflant à tout-va, Kepa se réapproprie les attitudes, l'esprit même d'une musique dont les bienveillantes mânes planent autour de lui, one-man band bohème et sautillant, que l'on imagine aisément cheminer le long des sentiers qui bordent le Mississippi, la gratte sur l'épaule, une vieille rengaine anonyme aux lèvres.