The Divine Comedy + Lisa O’Neill

Maître mélodiste, conteur émérite, dandy lunaire, crooner ensorceleur : la renommée de Neil Hannon n'est plus à faire, non plus que son ambition artistique n'est à démontrer. Toujours à la poursuite de ses rêves symphoniques, le frêle Irlandais (du Nord) bâtit, depuis plus de vingt ans et avec une décontraction toute britannique (que les indélicats prennent pour de l'insolence poseuse), une œuvre aux allures de palais baroque.

C'est une pop orchestrale, une pop érudite, une pop élégiaque et facétieuse, d'une grâce subtile et d'un lyrisme oscillant, flegmatique, entre retenue et démesure ; pleine d'une auto-dérision de bon aloi et de cet humour pince-sans-rire qui rend la démarche de l'homme si sympathique. Souverain en son royaume, Neil Hannon joue de l'espièglerie et de la malice, d'arrangements luxueux et à fonds multiples qui sont autant de trésors d'ingéniosité à l'élégante finesse – loin, très loin de tout formatage et de tout effet de mode.
Enfin, The Divine Comedy n'est pas un groupe, c'est un manifeste : pour l'art et la beauté, pour l'insouciance poignante et l'héritage de Scott Walker et de Burt Bacharach, pour le port du chapeau melon et la promotion du cricket.

La chanteuse irlandaise a sorti au printemps son troisième album, Pothole in the sky, poursuivant ainsi les débuts réfléchis de ses précédents albums. Un album dont la voix est l’emblème, construit autour de son accent singulier et aiguisé. Les accompagnements, habités par la poésie brute et introspective de Lisa O’Neill, traversent sa folk traditionnelle et la portent vers une brillante modernité.