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jeu. 13 oct. 2022 20H30

Ditz · Bryan’s Magic Tears + Stuffed Foxes

Terminé
Tarif sur place : Guichet 14€
STEREOLUX Salle Micro Placement libre Debout
Placement libre debout
Organisateur : Stereolux

Brighton-Paris, c’est l’axe à suivre sur cette soirée rock : le post-punk-noise névrotique & bruyant, aux lives sauvages des anglais et le shoegaze-garage-psyché du collectif français : la route risque d’être électrique et chaotique.

Ditz (GB)

Il est, parfois, des petites phrases qui valent davantage que de longs discours, ou que toutes les recommandations du monde. Exemple : Joe Talbot, le chanteur énervé des non moins énervés Idles, un jour qu’il passait dans le coin pour prendre le thé chez sa grand-tante Sybil, affirme en toute désinvolture que Ditz « are the best band in Brighton, if not the world ». Bingo. Le groupe, que des oreilles averties avaient auparavant qualifié de possible next big thing – ce, avant même la sortie d’un premier album, The Great Regression –  change d’emblée de dimension, et tous les projecteurs de se braquer sur lui. Non sans raison (Talbot n’est pas du genre à raconter que des conneries) : à l’image du groupe lui-même, agrégat improbable de personnalités bien distinctes mais fonctionnant harmonieusement, sa musique est une collision frontale entre noise, hardcore, post-punk, grunge ; une rencontre qui, pour chaotique qu’elle puisse paraître, s’avère être une redoutable science combinatoire, où tout se mélange sans jamais s’exclure ni se noyer dans un bouillon sonore, avec une violence sèche et l’aplomb caractéristique des enfants d’Albion.

Bryan’s Magic Tears (Fr)

Ce projet, lancé il y a 6 ans par Benjamin Dupont (Dame Blanche) et dans lequel on croise des membres et ex-membres de La Secte Du Futur et Marietta aime les mélodies toxiques, les guitares alternant fouet et caresse, le son fantomatique, la distorsion et les voix éthérées. Ne faisant aucun secret de leurs influences (The Jesus and Mary Chain, My Bloody Valentine, Dinosaur Jr. ...) il n’est pourtant pas question ici ni d’un vain exercice de style, ni d’une triste réunion revivaliste. Si on pense aux 90’s lorsqu’on écoute Bryan’s Magic Tears, ce n’est pas à cause du son, mais d’un état d’esprit propre à l’époque et à un moment précis de l’adolescence, ce spleen insouciant et blasé, dépeint à la perfection dans les films de Gregg Araki, ou chez Sebadoh, Beat Happening ou Nirvana. Cet état d’esprit on le retrouve pur, intact, limpide, chez le quintet parisien, sans pose ni cynisme, et au service de véritables hits brumeux forgés dans un feu triomphant. Le troisième album du collectif hébergé par Born Bad , Vaacum Sealed, sorti fin 2021, scelle leur amour pour le shoegaze, le rock garage et la dream-pop, et on peut certifier qu’il est évident, lunaire, romantique, arrogant, flegmatique, désabusé et électrique.

Stuffed Foxes (Fr)

Le sextet Tourangeau - dont 3 guitaristes ! –, berce dans le psyché/shoegaze et les attaques noisy étirées jusqu’à l’abandon. Les mélodies se perdent dans les échos et renvoient dans les cordes (électrifiées). Les six garçons aux cheveux longs ont réussi, avec leur premier album No Vacancy,  à digérer tout l’héritage des sixties pour le recracher à coup de grattes. 

« Chansons écrites pour être jouées fortes » indique le dos de la pochette ? Plus qu’un retour à l’instinctif, la musique des Stuffed Foxes – dense, nervée et qui sait ménager ses effets – n’incite qu’à l’intensité… Celle de l’instant qui prend tout son sens sur scène. Et qui, au sein du pré carré de la relève rock française (Lysistrata, SLIFT et The Psychotics Monks), a trouvé de quoi agrandir le cercle. Sans tricher.