Brendan Perry (Dead Can Dance) + Lionne

Sa renommée n'est plus à faire, non plus que l'aura spirituelle qui l'entoure n'est à démontrer. Fondateur, avec l'Australienne Lisa Gerrard, de l'illustre groupe Dead Can Dance, auquel il est depuis indissociablement lié, Brendan Perry poursuit également une carrière solo dont la parcimonie discographique (deux albums seulement en vingt ans) le dispute à l'originalité foncière et à l'irradiante beauté de ses compositions : se démarquant assez nettement de l'univers mystique, voire liturgique, de Dead Can Dance – même si on y retrouve la même mélancolie intense, la même gravité lumineuse –, Brendan Perry, admirateur de Tim Buckley et de Leonard Cohen, conçoit sa musique comme un projet esthétique et humain absolu, tout de dépouillement et de maîtrise, un peu comme ces jardins japonais minutieusement élaborés avec le souci de la rigueur plastique et du perfectionnement spirituel ; si le propos peut parfois sembler d'une tristesse immémoriale, il demeure profondément bienveillant, accueillant (la voix profonde et majestueuse de Perry y est pour beaucoup) et invite à s'élever en faisant taire en soi le fracas du monde.

Lionne est le projet de la musicienne nantaise Anne Berry (Ex Anda) accompagnée par Chloé Girodon au violoncelle et Christophe Lavergne à la batterie. Lionne séduit et envoûte à la première écoute. La  voix caressante et troublante d’Anne, sublimée par les choeurs de Chloé, égrène les poèmes de William Blake (ou les siens) sur une musique acoustique classique et pourtant nouvelle, tellement dans l’air du temps. Un voyage émotionnel tantôt léger et onirique, tantôt profond et puissant à travers une musique qui pénètre les cœurs et provoque des sensations à fleur de peau.