Bertrand Belin + Jess Hatton Brown

C'est un cas, le Belin. Artiste discret mais opiniâtre, il possède cette magnétique élégance (qui se retrouve comme en un miroir dans une écriture nette et elliptique) qui a fait dire à Anton Newcombe qu'il était « le Nick Cave français », et une drôlerie muette de Pierrot lunaire. Peut-être est-ce son statut à part sur la scène française qui le rend si attachant, peut-être aussi sa fausse nonchalance d'équilibriste, son intégrité artistique, sa voix singulière se plaisant à jouer la désinvolture ; peut-être enfin le réconfort complice de ses mots, que l'on retrouve également dans sa production romanesque (à tonalité davantage sociale) et ses drôles de jeux de syntaxe – mots qui disent les désarrois, la beauté fugace, les esquisses de vie, les brisures. Un beau concentré d'humanité, en somme, à mettre au compte du cas Belin.

Poétesse venue tout droit du Finistère anglais, Jess Hatton Brown et originaire de la lande magnétique de Dartmoor, dans le Devon. Auteure-compositrice diplômée de l’université de Bath, Jess a passé sa vie à écrire, puisant son inspiration dans l’austérité de sa terre nourricière pour aboutir à un univers folk intime et mystérieux.

Installée aujourd’hui à Nantes, Jess collabore avec le musicien nantais électro Max Adams qui signe les arrangements de son premier mini album. Des nappes lumineuses viennent s’accrocher à la guitare de Jess pour nous projeter dans une douce apesanteur.