Avatar + The Mahones + Dylan Walshe

Dans le royaume imaginaire d'Avatar, contrée de glace et de feu, le roi porte khôl et piercings, et ne se balade jamais sans sa guitare-laser pour le cas où il devrait dézinguer les méchants qui auraient l'outrageuse prétention de s'en prendre à sa couronne, crânement vissée sur ses dreads. Pour ce faire, il peut compter sur l'aide de ses affidés Sven, Bjorn et Gunther, qui eux non plus n'ont pas peur de se la coller si on les cherche. Car tel est le pays d'Avatar : impitoyable, belliqueux et très porté sur le cuir. Telle est aussi, grosso modo, la trame narrative sur laquelle se déploie Avatar Country, septième album du combo metal suédois mené par l'inénarrable Johannes « Joker » Eckerström, dont les prouesses vocales assurent à l'aise le passage entre heavy pugnace et death mélodique : si grandiloquence il y a, celle-ci est aussi assumée qu'elle est techniquement assurée, revendiquée même par une théâtralité qui cherche à surprendre plus qu'à provoquer. Avatar a décidément gagné en finesse et ne cesse de se réinventer, se jouant des styles (atmosphérique, prog, hard...), tout en conservant sa cohérence musicale et son sens de la dérision – ce qui donne du baume au cœur quand on chante (hurle) l'apocalypse, la mort et la destruction.